En phytothérapie, le Thym et le Romarin sont une association peu fréquente. En tisane, ces deux plantes sont utilisées pour lutter contre les troubles digestifs, l’asthénie ou pour favoriser la cicatrisation des plaies mineures de la peau. Bien qu’elles présentent des bienfaits communs, elles ont aussi leurs propres spécificités. En effet, le Romarin est considéré comme la plante de la vésicule biliaire et du foie, tandis que le Thym est La référence pour combattre les infections respiratoires comme la toux, le rhume et les maux de gorge.

Cet article a été mis à jour le 28/01/2025

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Plusieurs bienfaits communs

  • Contre les troubles digestifs : la tisane de Romarin (Rosmarinus officinalis L.) est régulièrement préconisée en cas de digestion difficile et de maux de ventre en raison de son action cholérétique (accroissement de la synthèse de la bile par le foie) et cholagogue (évacuation de la bile en direction de l’intestin) qui favorise la digestion des graisses. Traditionnellement, la tisane de Thym (Thymus vulgaris L. ou Thymus zygis L.) est aussi utilisée en vue de soulager les troubles digestifs. L’OMS (Organisation mondiale de la Santé) reconnaît d’ailleurs son utilisation “contre les dyspepsies (digestion difficile) et autres désordres gastro-intestinaux”. Des études récentes tentent de montrer son intérêt pour améliorer la digestibilité des nutriments et la diminution de la fermentation chez les ruminants.

  • En cas d’asthénie : Généralement employé comme stimulant en médecine traditionnelle, le Romarin peut être pertinent en cas d’asthénie. Il possèderait aussi une action rééquilibrante sur le système nerveux : amélioration de la cognition, de l’état dépressif, etc. Le Thym est aussi utilisé comme tonifiant, probablement en raison de la fraction d’huile essentielle présente dans la plante.

  • En cas de plaies mineures : en application cutanée, la tisane de Thym comme celle de Romain est utilisée pour favoriser la cicatrisation des plaies. Le Thym permet en plus de cicatriser les petites irritations de la bouche. L’OMS mentionne les propriétés antiseptiques et cicatrisantes du Thym dans le cadre des plaies superficielles et des irritations buccales, tandis que l’ESCOP accorde au Romarin sa capacité à « traiter les plaies mineures (application locale) ». L’EMA précise que les bains à base de Romarin ne doivent en revanche pas être utilisés en cas de plaies ouvertes et étendues, de dermatose aiguë, d’infection sévère, de problèmes circulatoires ou d’insuffisance cardiaque. Il est également conseillé de faire un test allergique avant une utilisation cutanée.

Mais, des différences

Pour le Thym
  • Les infections respiratoires : la tisane de Thym est très appréciée en période hivernale pour dégager les voies respiratoires et soulager la toux, le rhume et les maux de gorge.  Le Thym présente à la fois des propriétés anti-tussives, anti-spasmodiques et expectorantes, mais aussi des propriétés anti-inflammatoires et anti-infectieuses. En cas de toux, par exemple, le Thym permettrait d’inhiber la contraction des muscles lisses des voies respiratoires tout en assurant l’élimination des mucosités. Pour confirmer le tout, l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) approuve l’emploi du Thym « contre la toux lors de rhume ou de bronchites ».

  • La mauvaise haleine : en gargarisme ou en infusion, le Thym permettrait d’assainir la cavité buccale et de rafraîchir l’haleine grâce à son action anti-bactérienne. En effet, les bactéries dégradent les protéines et cèdent en échange des composés sulfurés volatils (CSV) à l’origine de la mauvaise haleine. 

Pour le Romarin
  • Les fonctions biliaires et hépatiques : le Romarin est perçu comme LA plante aux multiples vertus pour le foie grâce à ses propriétés hépatoprotectrices et détoxifiantes. Les données suivantes ne relatent qu’une maigre partie des recherches scientifiques au niveau hépatique. En effet, le Romarin protège le foie en assurant le maintien et la hausse du taux d’enzymes hépatiques (la superoxyde dismutase et la glutathion peroxydase) principalement grâce à sa teneur en acide carnosique et en carnosol. De plus, le Romarin a montré in vivo, dans un modèle murin (rats),qu’il permet de limiter l’hépatotoxicité causée par le tétrachlorure de carbone (substance à l’origine des effets graves sur le foie). En plus d’être considéré comme la plante du foie, le Romarin l’est aussi pour la vésicule biliaire compte tenu de ses propriétés cholérétiques et cholagogues. L’ESCOP (Coordination scientifique européenne en phytothérapie) reconnait en effet l’utilisation des feuilles de Romarin « pour améliorer les fonctions biliaires et hépatiques ».

  • Les douleurs rhumatismales : en application locale, les autorités de santé (telles l’ESCOP) reconnaissent l’utilisation des feuilles de Romarin et de son huile essentielle de Romarin à Camphre pour soulager les douleurs rhumatismales, voire musculaires. La tisane de Romarin peut s’utiliser en compresse ou diluée dans l’eau du bain pour des douleurs plus étendues.

  • Effet diurétique : sous forme d’extrait aqueux, le Romarin a montré in vivo une action diurétique chez des rats en recevant dans leur alimentation quotidienne, et ce, durant 15 jours.

Comment les associer en tisane ?

Les ingrédients :

  • 2 cuillères à café de Thym séché
  • 1 cuillère à café de Romarin séché
  • 1 citron frais bio
  • Du Miel
  • 1 L d’eau

La recette :

  • Verser 1 L d’eau dans une bouilloire ou dans une casserole et chauffer le tout jusqu’à frémissement (soit entre 85°C et 95°C).

  • En parallèle, introduire la quantité nécessaire de feuilles de Thym et de Romarin dans une théière.

  • Une fois l’eau frémissante, verser doucement l’eau au-dessus des plantes. Couvrir la théière et laisser infuser 10 minutes. Filtrer en pensant à bien laisser s’écouler le liquide restant chargé en principes actifs.

  • Avant de déguster, ajouter quelques rondelles de citron (ou directement le jus pressé) ainsi qu’une cuillère à café de miel. Source : Inspiré d'Arcadie. (2024, 29 janvier). Tisane thym et romarin. Arcadie. https://www.arcadie.fr/recette/tisane-thym-romarin/

Précautions d’emploi

  • Effets secondaires : Bien qu’ils soient rares, les effets secondaires peuvent se manifester pour ces deux plantes par des nausées et en plus des douleurs abdominales pour le Thym.

  • Allergies : Le Thym comme le Romarin appartient à la famille des Lamiacées (Menthe, Lavande, Origan, Sauge Officinale, etc.). Dans ce cas, il est déconseillé de les consommer en cas d’allergie à cette famille de plantes. Idem en cas d’allergie ou d’hypersensibilité aux molécules actives du Thym ou du Romarin. Vigilance : une allergie croisée est probable avec le pollen, le céleri et le bouleau. Par ailleurs, pour les personnes manipulant quotidiennement du Romarin (dont la molécule de carnosol), il a été observé un eczéma de contact allergique.

  • Femmes enceintes et allaitantes - Enfants : Hors usage culinaire, il est recommandé de s’abstenir d’utiliser du Thym et du Romarin ainsi que les produits en contenant pendant la grossesse et l’allaitement. De plus, les parties aériennes du Thym et les feuilles de Romarin doivent être utilisées uniquement chez les enfants de plus de 12 ans. Ces précautions d’emploi ont été émises par l’EMA (Agence européenne du médicament).

  • Avis médical : Concernant le Romarin, un avis et un suivi médical sont conseillés en cas de maladie hépatobiliaire et de calculs biliaires. Les personnes ayant de l’hypertension artérielle ou de la tachycardie doivent signaler au médecin leur consommation régulière de tisane de Thym. 

  • Interactions médicamenteuses : Pour les personnes prenant des anticoagulants (antivitaminique K), il est important d’alerter son médecin en cas de consommation fréquente et importante de tisane de Thym afin de prévenir les potentielles hémorragies. Concernant le Romarin, il est possible qu’il interagisse avec les traitements diurétiques ou à base de fer.

  • Surdosage : Il est fortement déconseillé d’ingérer des quantités importantes ou trop souvent de tisane de Thym ou de Romain.

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Bibliographie

Ouvrage : Fleurentin, J., Pelt, J. M., & Hayon, J. C. (2016). Du bon usage des plantes qui soignent. Rennes, France: Ouest-France.

Ouvrage : Lorrain, É. (2019). Grand Manuel de phytothérapie. Dunod.

Ouvrage : Laurant, C. (2022). Thym : se soigner avec les plantes (Édition Jouvence).

Site Web : Thym - phytothérapie - VIDAL. (s. d.). VIDAL. https://www.vidal.fr/parapharmacie/phytotherapie-plantes/thym-thymus-vulgaris.html

Site Web : Romarin - phytothérapie - VIDAL. (s. d.). VIDAL. https://www.vidal.fr/parapharmacie/phytotherapie-plantes/romarin-rosmarinus-officinalis.html

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