Les résultats des recherches concernant les effets de la Rhodiole sur l’hypertension artérielle et pulmonaire sont prometteurs. Ils restent cependant très limités et ne permettent pas d’utiliser la Rhodiole en remplacement d’un traitement pour la tension. Par ailleurs, en cas d’hypertension ou d’hypotension avérées et traitées, des mesures de précaution restent à observer afin d’éviter, par la prise de Rhodiole, de potentielles hausses ou baisses de tension. En prévention ou pour la prise en charge d'une hypertension modérée, d’autres plantes reconnues pour leurs propriétés hypotensives sont à privilégier comme l’Olivier, l’Ail, l’Aubépine, voire le Karkadé (Hibiscus). Dans tous les cas, un avis et une surveillance médicale régulière s'imposent.
Cet article a été mis à jour le 28/03/2025La Rhodiole (Rhodiola rosea) est une plante médicinale des pays nordiques, considérée traditionnellement comme adaptogène. Elle est connue, en particulier, pour sa capacité à aider le corps à s’adapter au stress physique, émotionnel, mental, aigu ou chronique. Ses propriétés suscitant un intérêt grandissant, des recherches ont été conduites pour explorer ses actions potentielles sur l’hypertension artérielle, notamment dans des modèles animaux. Bien qu’encore limités, les résultats suggèrent que différentes espèces de Rhodiole pourrait aider à prévenir et à gérer l’hypertension de plusieurs manières :
Par la réduction du stress : En régulant la production de cortisol, l’hormone du stress, la Rhodiole contribuerait à réduire les effets néfastes du stress sur le cœur.
Par un effet vasodilatateur : la Rhodiole favoriserait la dilatation des vaisseaux sanguins, permettant au sang de circuler plus facilement et de réduire la pression artérielle.
En améliorant la résistance à l'insuline : la Rhodiole aiderait à l’équilibre du taux de glycémie et agirait donc sur la résistance à l’insuline, qui est un facteur de risque d’athérosclérose et de tension artérielle.
En inhibant le système rénine-angiotensine circulant : en modulant le stress oxydatif associé au système rénine-angiotensine, la Rhodiole favoriserait la vasodilatation des vaisseaux sanguins et abaisserait la pression artérielle.
Par la modulation du métabolisme lipidique et l'augmentation en oxyde d’azote : les effets hypolipémiants de la Rhodiole seraient associés à une amélioration des profils lipidiques sériques et à une réduction du stress oxydatif, agissant sur le flux sanguin et la pression artérielle.
Quelques données scientifiques :
Conseils d’utilisation :
Plusieurs espèces de Rhodiole semblent avoir des effets antihypertenseurs prometteurs mais les résultats actuels restent insuffisants pour confirmer leur usage dans cette indication. Si l’hypertension est passagère, liée au stress ou à l’anxiété, Rhodiola rosea pourra toutefois être utilisée ponctuellement en soutien. Un avis médical sera nécessaire si un traitement hypertenseur est déjà prescrit, si les signes s’aggravent ou se prolongent.
La Rhodiole a également été étudiée pour ses effets sur l'hypertension pulmonaire, une maladie complexe et progressive, caractérisée par une augmentation anormale de la pression artérielle dans l’artère pulmonaire due à un rétrécissement du diamètre des artères des poumons. Des études expérimentales ont montré que le salidroside (principal composé actif de Rhodiola rosea), des extraits de Rhodiola algida ou crenulata pouvaient améliorer les symptômes de l'hypertension pulmonaire. Bien que ces résultats soient prometteurs, des études supplémentaires sont cependant encore nécessaires pour utiliser la Rhodiole dans cette indication en toute sécurité.
Quelques données scientifiques :
La Rhodiole et plus particulièrement le salidroside (principal composé actif de Rhodiola rosea), pourrait améliorer les symptômes de l'hypertension pulmonaire chez le rat en ciblant divers médiateurs pathogéniques. Ces voies incluent l'endothéline-1, ayant un effet vasoconstricteur important, et dont la libération est réduite à la suite de l’augmentation de médiateurs : l’oxyde nitrique (NO), le facteur de croissance endothélial vasculaire, l'enzyme de conversion de l'angiotensine, le facteur nucléaire κ-B, le facteur de nécrose tumorale α, et l'interleukine-6.
L'administration d’extraits de Rhodiola algida a permis de réduire l'hypertension artérielle pulmonaire induite par l'hypoxie chronique chez les rats mâle Sprague-Dawley en diminuant l'expression de protéines impliquées dans la prolifération cellulaire. En utilisant des extraits de Rhodiola crenulata sur un modèle murin, les résultats d’une étude de 2021 ont montré une réduction de l'oxydation des acides gras et de l'autophagie en ciblant spécifiquement l'inhibition de l'acylcarnitine chez les rats, contribuant à l'amélioration de l'HAP.
Les recherches conduites jusqu’ici tendent à montrer que la Rhodiole aurait un effet hypotenseur mais en tant que plante antifatigue et tonifiante, elle pourrait aussi avoir des effets hypertenseurs. Par précaution, son utilisation nécessite donc une attention particulière dans certaines situations :
Chez certains individus hypertendus : la Rhodiole étant une plante tonifiante et stimulante, elle pourrait potentiellement avoir des effets hypertenseurs.
Chez les personnes ayant une prédisposition à l'hypotension ou prenant déjà des médicaments antihypertenseurs : la Rhodiole, par son mode d’action, pourrait parfois abaisser la pression artérielle et provoquer des symptômes tels que des étourdissements, des évanouissements et une fatigue excessive.
En cas de prise de médicaments à marge thérapeutique étroite : compte tenu de la suspicion théorique d’interactions avec les cytochromes P450, il est également recommandé d’être vigilant et de consulter un professionnel de santé avant de prendre la Rhodiole en association avec un traitement antihypertenseur.
Les causes de l'hypertension artérielle sont diverses (problème rénal, cardiaque, endocrinien, artériosclérose…), mais le plus souvent, elles restent inconnues. Certains facteurs peuvent cependant influencer cette hypertension comme une mauvaise alimentation ou le stress, l'âge. La diététique reste donc incontournable avec une consommation régulière d’aliments riches en acides gras oméga-3 (plantes sauvages, poissons gras), de fruits et des légumes en abondance pour leur apport bénéfique en fibres alimentaires, en antioxydants et en potassium, tout en limitant la consommation de matières grasses saturées, de charcuteries et d'alcool.
De plus, plusieurs plantes sont connues pour leurs propriétés hypotensives. Avec le conseil d’un professionnel de santé, elles peuvent donc être indiquées en cas d’hypertension modérée, en évitant toute auto-médication. Parmi ces plantes spécifiques de la sphère cardio-vasculaire, nous en avons sélectionné 4 majeures.
Selon les recommandations des autorités de santé, les feuilles d’Olivier (Olea europaea), sont utilisées de façon traditionnelle pour faciliter les fonctions d'élimination urinaire, digestive et rénale d'eau et en support du système cardiovasculaire. En outre, de nombreux essais cliniques ont mis en évidence leurs propriétés hypotensives, hypolipémiantes, anti-athéromateuses et antidiabétiques.
La plupart de ces vertus sont attribuées aux composés phénoliques tels que l’oleuropéoside (oleuropéine) mais aussi aux triterpènes. Ceux-ci seraient responsables de l’activité cardiotonique et régulatrice de l’arythmie cardiaque. Les études montrent que l'effet hypotenseur des feuilles d'Olivier s'exercerait à différents niveaux : en inhibant l'enzyme de conversion de l'angiotensine, en favorisant une activité de type calcium-bloquant et en présentant un effet vasodilatateur.
Les sommités fleuries de l’Aubépine (Crataegus monogyna) sont traditionnellement utilisées en cas d’hypertension artérielle d’origine nerveuse, d’insuffisance cardiaque légère, d’éréthisme cardiaque (état d’excitabilité accrue d’un cœur sain), mais aussi pour soulager les symptômes légers du stress chez les adultes et les adolescents. Elle est parfois appelée la « valériane du cœur » pour son action régulatrice et sédative.
Son action hypotensive a été définie et confirmée dans différentes études, qui ont mis en évidence quelques-uns de ses mécanismes d’action comme l’inhibition de l'enzyme de conversion impliquée dans le système rénine-angiotensine et qui entraîne un effet vasorelaxant. De très nombreuses recherches ont tenté d’attribuer ces propriétés de l’Aubépine à tel ou tel type de principe actif, mais elles sont le fait de synergies impliquant plusieurs composants.
En outre, il est également possible de prendre de l'Aubépine sous forme de macérat de bourgeons d'Aubépine pour son action équilibrante sur la tension artérielle.
Utilisé depuis la plus haute Antiquité, l'Ail (Allium sativum) est reconnu selon l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) pour son action en cas d'hypertension artérielle modérée. Largement étudiée et décrite au travers différentes études, celle-ci serait due à ses propriétés diurétiques, d'inhibition de l'enzyme de conversion de l'angiotensine, mais aussi à un effet vasodilatateur lui-même lié à un effet relaxant sur les cellules endothéliales des vaisseaux.
Seuls les actifs issus de la dégradation de l’allicine (les sulfides, les vinyldithiines et les ajoènes), ont fait la preuve de leur efficacité hypolipémiante et de leur intérêt dans la prévention des troubles vasculaires. Cependant, il n’est pas toujours facile de trouver des compléments alimentaires contenant tous ces actifs. Son usage alimentaire présente néanmoins un grand intérêt. À noter que certaines précautions d’emplois sont à prendre en cas de gastrite ou d'ulcère gastrique ou lors de la prise d'anticoagulants, notamment de la famille des anti-vitaminiques K ou d'antiagrégants plaquettaires.
Les calices et calicules du Karkadé (Hibiscus sabdariffa), encore appelé Bissap, sont largement utilisés dans les médecines traditionnelles pour leurs effets antihypertenseurs. En Occident, cette plante est assez mal connue, mais elle semble avoir de bonnes potentialités. Des études de 2021 ont exploré l’efficacité du Karkadé en décoction dans le traitement de l'hypertension, en particulier dans les cas où les traitements standards ne suffisent pas. Au bout de six semaines, 62 % des participants avait une pression artérielle inférieure à 140/90 mmHg contre seulement 7 % dans le groupe témoin. Aucun effet indésirable notable ni interaction avec les traitements classiques n’a été rapporté.
L’action hypotensive serait la conséquence de l’effet diurétique et de l’inhibition de l’enzyme de conversion de l’angiotensine. La décoction d'Hibiscus pourrait donc devenir, selon les chercheurs, un antihypertenseur complémentaire ou alternatif aux traitements classiques.
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