La Rhodiole est réputée pour être bien tolérée et sans danger significatif. Elle ne présente pas de toxicité particulière connue à ce jour et pas d’effets secondaires majeurs. Cependant, comme toutes les plantes, elle présente certains risques engendrant, par prudence, des contre-indications et des précautions d’emploi, notamment en cas d’associations médicamenteuses.
Cet article a été mis à jour le 28/03/2025En usage courant, la Rhodiole (Rhodiola rosea) peut avoir des effets indésirables tels que des maux de tête, des troubles gastro-intestinaux avec des nausées, des douleurs abdominales, des diarrhées ; des éruptions cutanées ainsi que des démangeaisons. Ces effets secondaires sont cependant restés mineurs, peu fréquents et de faible intensité. Il est à noter qu’aucun effet secondaire grave n’a été signalé à ce jour. D’ailleurs, l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l’agence européenne du médicament (EMA) ne la signalent pas comme substance dangereuse.
En parallèle, au cours de recherches et d’études utilisant la racine de Rhodiole, les événements indésirables rapportés étaient peu nombreux et sans évaluation de la cause. Les principaux concernaient, en plus de ceux identifiés dans la pratique courante : des vertiges (étourdissements), de l'hypersalivation, de la sécheresse buccale. Ces événements secondaires étaient sans critère de gravité et disparaissaient spontanément dès l’arrêt de la Rhodiole.
Par ailleurs, en cas d’administration d’une dose inappropriée ou d’un surdosage, d’autres effets peuvent se manifester parmi lesquels, il est possible d’observer de la surexcitation et de l’agitation. Il est alors conseillé de diminuer le dosage puis de l’augmenter très progressivement jusqu’à la dose recommandée.
Actuellement, se pose la question de potentiels dommages de la Rhodiole sur le foie mais qu’en est-il en réalité ? Il est vrai que des compléments à base de Rhodiole adultérés, ne respectant pas les normes de qualité ou mal dosés, ont pu, malheureusement, se retrouver sur le marché et provoquer dans de très rares cas des troubles au niveau du foie.
Cependant, à contrario, des recherches menées in vitro et in vivo indiquent que la Rhodiole possède des propriétés bénéfiques pour la santé hépatique. Ainsi, ces études mettent en évidence des propriétés hépatoprotectrices de la Rhodiole grâce notamment aux polyphénols contenus dans sa racine qui réduiraient les niveaux de stress oxydatif et augmenteraient l'activité des antioxydants dans le foie. D’autres études ont également montré que la Rhodiole, en particulier l’espèce Rhodiola crenulata, pouvait avoir une action inhibitrice sur la synthèse du glucose à partir de composés non glucidiques (néoglucogénèse) et par conséquent, être utile dans la gestion de troubles métaboliques et de maladies hépatiques comme la stéatose (accumulation de corps gras, essentiellement des triglycérides, dans les cellules du foie).
L'une des préoccupations scientifiques actuelles est de comprendre comment les composants de la Rhodiole pourraient interagir avec les enzymes du cytochrome, en particulier le cytochrome P450 qui joue un rôle crucial dans le métabolisme des médicaments au niveau du foie. Certains composés de la Rhodiole inhiberaient le cytochrome P450, ce qui aurait, potentiellement, un impact sur les interactions médicamenteuses. Bien que ces interactions avec les cytochromes P450 soient théoriques, il est recommandé d’être vigilant avec les médicaments à marge thérapeutique étroite et de consulter un professionnel de santé avant de prendre la Rhodiole en association avec d’autres traitements.
La Rhodiole agissant sur le système nerveux et ayant des propriétés prometteuses sur les symptômes de la dépression, elle peut potentiellement interférer avec les médicaments régulant l’humeur, tels que les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) et les inhibiteurs de la monoamine oxydase (IMAO, enzyme nécessaire au catabolisme de neurotransmetteurs). L’association de ces molécules avec la Rhodiole pourrait entraîner un excès de sérotonine, augmentant le risque de syndrome sérotoninergique.
Néanmoins, la Rhodiole pourrait également être utilisée en combinaison avec des traitements conventionnels pour améliorer les résultats cliniques et réduire les effets secondaires. Des études supplémentaires sont donc nécessaires pour confirmer ces résultats et optimiser les protocoles de traitement.
Des recherches indiquent que la Rhodiole, en particulier Rhodiola crenulata, possède des propriétés hypoglycémiantes. La Rhodiole pourrait donc réduire la glycémie et potentiellement entraîner une glycémie trop basse nécessitant un ajustement de la posologie d’un traitement en cours ; d’où l’intérêt d’en informer son médecin.
Les études montrent des propriétés hypotensives significatives de la Rhodiole. Elle peut donc potentiellement entraîner une tension artérielle trop basse et perturber les effets d'un traitement antihypertenseur. Un avis et un suivi médical sont alors nécessaires.
Bien que des études démontrent que la Rhodiole n'interagit pas de manière significative avec la warfarine (antivitamine K empêchant la synthèse de facteurs de coagulation), elle possède des propriétés anti-agrégantes qui pourraient potentialiser les effets de ces médicaments et augmenter le risque de saignements.
Les recherches indiquent que la Rhodiole possède des propriétés immunomodulatrices et immunosuppressives prometteuses. Elle pourrait donc potentiellement interagir avec les immunosuppresseurs, utilisés par exemple, pour traiter certaines maladies auto-immunes, telles que la sclérose en plaques.
L’utilisation de la Rhodiole peut se faire en toute sécurité mais comme pour toutes les plantes contenant des substances actives, il est important de ne pas dépasser les doses indiquées sur les produits et de respecter les précautions d'utilisation. De plus, afin de ne pas perturber le sommeil, il est préférable de prendre la Rhodiole le matin et/ou le midi plutôt qu’en fin de journée.
La Rhodiole est déconseillée :
La Rhodiole est à utiliser avec précaution :
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