Tout ceux qui l'ont essayé vous le diront : l'aromathérapie est une médecine alternative étonnament efficace ! Soulager rapidement une foulure gràce à la Gaulthérie odorante, cicatriser une coupure à l'aide du Ciste, faire disparaitre un mal de tête avec 2 gouttes de Menthe poivrée,... Ca marche bien, et en plus, ça marche vite ! Mais d'où viennent les multiples propriétés des huiles essentielles ? Quels sont les mécanismes qui les rendent si puissantes ? Comment agissent-elles sur l'organisme ? Qu'est-ce qui fait que des huiles essentielles pourtant botaniquement proches ont des propriétés différentes ?
Commençons par ouvrir un dictionnaire (Un quoi ? Mais si, rappelez-vous, cet objet étrange qui ressemble à Wikipédia et qui sert aussi à caler les meubles !), on y apprend qu'une huile essentielle est une "substance aromatique très volatile qu'on extrait de certains végétaux". Nous voilà bien avancés...
Creusons un peu : d'après la Pharmacopée Française, une huile essentielle est "un produit odorant, généralement de composition complexe, obtenu à partir d'une matière première végétale botaniquement définie, soit par distillation à la vapeur d'eau, soit par un procédé mécanique sans chauffage". C'est déjà plus précis, non ?
Pour faire simple, une huile essentielle est un extrait pur, naturel et total obtenu par distillation de la partie odoriférante des plantes ou arbres aromatiques.
Une HE est donc un mélange complexe de molécules aromatiques (souvent plus de 200 molécules différentes dans une huile), et c'est de cette complexité que viennent leurs propriétés et leur efficacité.
Avant de voir comment ces huiles essentielles agissent, étudions rapidement le procédé de fabrication. Ou plus exactement, les 2 procédés :
La grande majorité des huiles essentielles sont obtenues par distillation à la vapeur d'eau du végétal. Dans un alambic, de la vapeur d'eau traverse la matière première (fleurs, feuilles, rameaux, ...) et en extrait les molécules aromatiques. On refroidit ensuite cette vapeur, ce qui permet d' obtenir l'huile essentielle (ainsi que l'hydrolat).
Les agrumes sont un cas un peu particulier : l'huile essentielle est principalement produite dans le zeste du fruit. Pas besoin de distiller, il suffit de presser mécaniquement les zestes pour recueillir l'huile essentielle.
Dans les deux cas, ce qu'il faut retenir, c'est que les rendements sont très faibles : il faut plusieurs dizaines, voire plusieurs centaines de kg de matière première pour obtenir 1 kg d'huile essentielle. Un flacon d'huile essentielle est donc un véritable concentré de plante ! (par exemple, il faut au moins 20 kg de feuilles de patchouli pour obtenir un flacon de 5 mL d'huile essentielle).
C'est cette haute teneur en principes actifs qui fait que l'aromathérapie n'est pas une médecine douce ! Et c'est pourquoi il faut manipuler les huiles essentielles avec précaution...
Constituées principalement de molécules "fines", les huiles essentielles pénètrent aisément dans l'organisme.
Par voie orale ou cutanée, les huiles essentielles ne mettent que quelques minutes à passer dans la circulation sanguine, et leurs principes actifs se dirigent rapidement vers les organes ciblés.
Par inhalation, les molécules volatiles atteignent le centre de l'olfaction très rapidement.
Cette facilité de pénétration et cette rapidité d'action explique en partie les effets spectaculaires des huiles essentielles. Mais ce n'est pas leur seule spécificité ! Voyons ensemble les grands principes de l'aromathérapie.
La notion de Chémotype :
Un chémotype désigne une variété biochimique au sein d'une même espèce. En effet, certaines plantes vont synthétiser des essences différentes selon le terroir dans lequel elles poussent. Pour faire un parallèle viticole, le chémotype est aux huiles essentielles ce que l'IGP est au vin. Selon son lieu de culture, un même cépage ne donnera pas le même vin (et c'est tant mieux !). Et bien les plantes aromatiques, c'est pareil ! Un pied de thym qui pousse en montagne produira plus de géraniol, tandis que le pied qui aura poussé dans un climat sec et chaud donnera plutôt du carvacrol.Ainsi, selon son terroir d'origine, une huile essentielle pourra avoir une composition chimique différente, et donc des propriétés thérapeutiques différentes !
Si vous avez envie d'en savoir plus sur les multiples molécules qui composent les huiles essentielles, d'être incollables sur les sesquiterpènes, propénylphénols et autres terpénoïdes, de connaître les principales propriétés des grandes familles de molécules, ou tout simplement de connaitre la formule chimique du patchoulol ( c'est C15H26O ;) ), suivez le lien ci-dessous !
... la puissance des huiles essentielles vient de :
Molécules
Une huile essentielle est obtenue suite à une distillation à la vapeur d'eau ou une expression mécanique à froid des feuilles, des fleurs, des tiges, des zestes d'une plante ou d'un fruit. Elle correspond à un concentré d'une centaine de molécules chimiques lui conférant l'ensemble de ses propriétés. Mais alors, quelles sont ces différents types de molécules et en quoi jouent-elles un rôle important dans les mécanismes d'action des huiles essentielles ?
Propriétés
Les huiles essentielles, elles sont multiples et si différentes... Ces différences font du monde de l'aromathérapie un monde très riche et plein de ressources. En effet, ce sont les molécules composant les huiles essentielles qui vont définir l'ensemble de leurs propriétés. Ces propriétés sont nombreuses et vont permettre de répondre à un vaste panorama de troubles et autres maux...
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Ouvrage : de la Charie, T. (2019). Se soigner par les huiles essentielles. Pourquoi et comment ça marche ? Editions du Rocher.
Cet article d'aromathérapie a été rédigé par Théophane de la Charie, auteur du livre "Se soigner par les huiles essentielles", accompagné d'une équipe pluridisciplinaire composée de pharmaciens, de biochimistes et d'agronomes.
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