L’Harpagophytum est régulièrement recherché pour apaiser les douleurs articulaires chez le cheval et pour apporter plus de mobilité et de souplesse aux articulations. Cette racine est aussi bien utilisée chez les chevaux âgés atteints de maladies articulaires que chez les chevaux sportifs sollicitant énormément les articulations. Assurant la mobilité du cheval, les articulations subissent en effet au quotidien du stress et des contraintes mécaniques : sauts, réceptions et flexions. À terme, les chevaux peuvent être sujets à des affections articulaires de type arthrose ou arthrite. Vigilance toutefois en cas de courses ou de sport de compétition chez les chevaux, car l’Harpagophytum est considéré par les Codes des Courses comme une substance dopante.
Cet article a été mis à jour le 18/12/2024Très employé chez l’Homme, l’Harpargophytum (Harpagophytum procumbens) l’est aussi chez le cheval du fait des propriétés anti-inflammatoires et analgésiques. Il est conseillé pour apaiser les douleurs liées à une pathologie articulaire (de type arthrose) ou non, et de conférer plus de mobilité et de souplesse aux articulations des chevaux. Les recherches dans le monde équin sont rares, mais une étude datant de 1994 a évalué l’efficacité d’une préparation à base d’Harpagophytum chez 10 chevaux atteints d’éparvin en comparaison au traitement conventionnel à base de phénylbutazone. L’éparvin osseux fait référence à l’ostéoarthrite des articulations distales du jarret. Lors du premier examen clinique, les chevaux présentaient tous une boiterie unilatérale du postérieur, un test de flexion des articulations positif et une irrégularité au pas sur une volte de 6 m de diamètre. Les chevaux ont ensuite été répartis en deux groupes. Le premier groupe composé de 10 chevaux a pris 2 g de phénylbutazone pendant 12 semaines, tandis que le deuxième groupe a reçu une supplémentation quotidienne de 150 g d’Harpagophytum durant 10 jours par mois. Le schéma de la supplémentation en Harpagophytum a été répété 2 fois. Après 12 semaines de supplémentation ou de traitement, le chercheur constate :
une différence significative par rapport au début du traitement et particulièrement pour le groupe ayant pris de l’Harpagophytum.
une différence significative entre les deux groupes a aussi été observée.
une stabilisation des symptômes de l’éparvin (boiterie, test de flexion et douleur à la voute) dans le groupe 1. Quant au groupe 2, on observe une amélioration de ses symptômes après 12 semaines de supplémentation ainsi qu’une stabilisation des symptômes de l’éparvin et ce, 30 jours après la fin de la supplémentation en Harpagophytum.
Bien que cette préparation contenait majoritairement de l’Harpagophytum, elle renfermait aussi du Cassis, de la Prêle et du Saule Blanc. Les dosages de ces extraits naturels n’ont pas été déterminées dans le protocole de l’étude. Pour confirmer ces résultats, l’idéal serait que d’autres recherches soient menées avec un nombre plus important d’animaux et davantage de précisions sur les dosages.
C’est la forme granule d’Harpagophytum qui est la plus employée pour soulager les douleurs articulaires et pour apporter plus de mobilité et de souplesse aux articulations. Les granules d’Harpagophytum sont recommandées en cure d’attaque ou en cure d’entretien. Généralement pur, l’Harpagophytum peut être associé avec d’autres extraits naturels comme la Prêle. On retrouve également l’Harpagophytum sous forme de poudre.
Conseils d’utilisation : introduire la quantité nécessaire de granules d’Harpagophytum (ou de poudre) dans la ration alimentaire du cheval. La quantité peut varier en fonction de la race et du poids du cheval. Par ailleurs, la durée de la cure est déterminée en fonction de l’effet recherché : cure de fond ou d’entretien. Vérifier les indications fournies sur le packaging du produit et respecter les doses. En cas de doute, demander l’avis d’un vétérinaire.
Sous forme liquide, l’Harpagophytum peut se trouver pur ou associé avec d’autres plantes (la Prêle, le Cassis, etc.) ou composants (la chondroïtine ou la glucosamine) pour renforcer l’action de l’Harpagophytum. En revanche, l’odeur de l’Harpagophytum liquide peut couper l’envie de manger à son animal.
Conseils d’utilisation : l’Harpagophytum liquide s’ajoute directement dans la ration alimentaire du cheval ou dans la bouche de l’animal. La quantité et la fréquence des prises ainsi que la durée de la cure varient en fonction du fabricant et de l’animal (la race et le poids) et de l’objectif de la cure (cure d’attaque ou cure d’entretien).
Chez le cheval, les topiques à base d’Harpagophytum sont beaucoup moins fréquents que l’Harpagophytum sous forme liquide, granule ou poudre. Le gel d’Harpagophytum est pertinent pour soulager les douleurs très localisées : le jarret, les genoux, le boulet, etc. Bien qu’il soit utilisé pour apaiser les articulations douloureuses, il s’utilise aussi en prévention des douleurs. De plus, le gel d’Harpagophytum est intéressant en cas de douleurs musculaires ou de troubles tendineux. Contrairement aux hommes, le massage des zones douloureuses relève des compétences d’un spécialiste comme le masseur équin. Ce dernier arrive à détecter la douleur à l’aide de gestes très techniques tout en étant à l’écoute de l’animal et en interprétant les signes de l’animal.
Conseils d’utilisation : se référer au mode d’emploi mentionné sur l’emballage du gel d’Harpagophytum.
La prise d’Harpagophytum est déconseillée chez les jumelles gestantes ou allaitantes, les poulains ou en cas d’ulcère gastrique ou duodénal. Il est également contre-indiqué en cas de chevaux hypersensibles ou allergiques à l’Harpagophytum.
L’Harpagophytum peut interagir avec certains médicaments tels que les anticoagulants ou les anti-inflammatoires. Éviter toute association avec des médicaments sans l’avis d’un vétérinaire.
Selon certaines sources, les effets secondaires liés à l’Harpagophytum sont relativement rares. En effet, l’Harpagophytum peut entraîner des troubles digestifs, voire une réaction allergique (de type urticaire).
Pour les chevaux pratiquant des courses ou des sports de compétition, il est recommandé de vérifier le temps d’élimination de cette plante dans l’organisme du cheval auprès d’un médecin vétérinaire. L’usage d’Harpagophytum est considéré comme une substance dopante.
Les contre-indications et les effets secondaires ne sont pas clairement définis chez le cheval. Il est préférable de demander l’avis de son médecin vétérinaire à ce sujet avant de l’utiliser par voie orale ou topique.
La phytothérapie et les compléments nutritionnels peuvent renfermer des substances prohibées (telles que de la morphine, l’acide valérénique ou de l’atropine) définies spécifiquement par la réglementation des chevaux de course ou de sport. L’Harpagophytum est lui aussi considéré par les Codes des Courses telle qu’une substance prohibée et par conséquent comme une substance dopante. En cas de consommation récente, le cheval peut se révéler positif au contrôle antidopage.
Réparties selon le ou les systèmes sur lesquels elles interviennent, les substances dopantes peuvent opérer sur le système respiratoire, locomoteur, cardiovasculaire, nerveux, etc. Ces substances dopantes peuvent aussi être des substances anti-inflammatoires, analgésiques, cytotoxiques et antipyrétiques. C’est dans ce sens que l’Harpagophytum est prohibé car il contient de l’harpagoside, une molécule aux propriétés anti-inflammatoires. Parmi les substances dopantes, on recense :
-les substances dites interdites, dont les transporteurs d’oxygène, les facteurs de croissance, les anabolisants ou les substances intervenant sur l’érythropoïèse (dont l’EPO). Ces substances sont formellement interdites pour les chevaux de course ou de sport.
-les substances dites prohibées, classifiées dans la liste définie par les Codes de Courses ne sont également pas autorisées chez un cheval pratiquant une compétition (course ou sport). Elles peuvent néanmoins être prescrites temporairement par un vétérinaire pour améliorer l’état de santé d’un cheval malade le nécessitant. Dans ce cas, le cheval ne pourra pratiquer aucune compétition sans que cette substance prohibée ne soit complétement éliminée de son organisme. Concernant l’Harpagophytum, il est habituellement conseillé de stopper son administration au moins 48 heures avant un contrôle. L’avis d’un médecin vétérinaire est recommandé pour s’assurer de son élimination.
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