Depuis des siècles, le Gingembre est utilisé pour soulager de nombreux troubles digestifs. Aujourd’hui, des découvertes scientifiques continuent à voir le jour, en particulier sur les bienfaits du Gingembre sur le foie. Selon les chercheurs, cette plante aurait des composants et des propriétés capables de réduire les marqueurs inflammatoires de certaines pathologies hépatiques et, par conséquent, de diminuer le risque de développer des lésions hépatiques graves. Toutefois, des études plus amples sont nécessaires afin d’évaluer les effets à long terme d’une supplémentation en Gingembre. Cet article permettra d’approfondir ses connaissances sur les découvertes et recommandations du Gingembre pour le foie ainsi que son utilisation adéquate.
Cet article a été mis à jour le 08/12/2023Le Gingembre a des propriétés hépatoprotectrices pouvant améliorer certains marqueurs de pathologies hépatiques, dont la stéatose hépatique non alcoolique (NASH). Ce que l’on appelle aussi la maladie du foie gras est caractérisée par une accumulation de graisses au niveau du foie, entraînant une inflammation et un gonflement des cellules hépatiques, qui se conclut en une cirrhose (présence de lésions diffuses et irréversibles sur le foie) dans des cas plus graves. Cette maladie concernerait plus de 200 000 personnes en France.
Dans ce cadre, une étude en double aveugle (ni les patients ni les médecins ne connaissent le traitement du placébo) a été réalisée sur des patients atteints de stéatose hépatique non alcoolique. Ces patients qu’on a divisé en deux groupes, à qui on a prescrit soit 2 g de Gingembre par jour, soit 2 g de fécule d’amidon par jour, pendant 12 semaines, ont été invités à modifier leur mode de vie (activité physique régulière et alimentation équilibrée, saine et variée, adaptées à la pathologie).
Les résultats de cette étude ont montré une diminution significative de certains marqueurs de lésions hépatiques chez le groupe ayant reçu du Gingembre par rapport au groupe placébo : alanine aminotransférase ou ALAT (enzyme indiquant si les cellules du foie sont endommagées lorsqu’elle est élevée) et Gamma-GT (enzyme impliquée dans le métabolisme des acides aminés et qui lorsqu’elle est élevée, révèle la présence d’un dommage hépatique, d’une inflammation ou d’un blocage des voies biliaires). Aussi, il a été démontré que le Gingembre a permis de réduire l’indice de résistance à l’insuline, les cytokines inflammatoires responsables de l’inflammation, et le niveau de stéatose hépatique.
Une autre étude de 12 semaines, menée auprès de patients atteints de NASH a révélé qu’une supplémentation de 1,5 g de Gingembre en poudre (500 mg, 3 fois par jour) permettait de réduire significativement les ALAT, le Cholestérol total, les LDL cholestérol (mauvais cholestérol), la glycémie à jeun et le marqueur inflammatoire : la protéine C-réactive (CRP).
Toutefois, d’autres études ont besoin de voir le jour, sur des échantillons et des périodes plus étendus, afin de mieux évaluer l’effet du Gingembre à long terme, mais aussi sur les marqueurs de lésions hépatiques et biliaires. De plus, il est conseillé de prendre l’avis d’un professionnel de santé avant de démarrer une cure.
Une étude menée sur des rats a observé une action antioxydante, anticarcinogène et anti-inflammatoire d’un extrait de Gingembre sur des cellules hépatiques. En effet, ce dernier aurait neutralisé la formation de radicaux libres, produits par les cellules cancéreuses. Aussi, il aurait réduit la peroxydation des lipides, c’est-à-dire le mécanisme en chaîne à l’origine de la dégradation des acides gras essentiels et de l’apparition de molécules toxiques pouvant produire des radicaux libres. Le Gingembre aurait également joué un rôle dans l’inhibition de la protéine NF-kB par la suppression du Facteur de Nécrose Tumorale- α (TNF- α) pro-inflammatoire. NF-kB est une voie de signalisation importante qui est impliquée la pathogénèse des cancers lorsque son activation est excessive. Pour résumer, le Gingembre inhibe une voie de signalisation activée excessivement lorsqu’un cancer se développe.
Par ailleurs, une autre recherche sur les rats a montré qu’un extrait de Gingembre aurait un impact chimio-préventif important sur le cancer du foie. Ce dernier, grâce à ses principes actifs, aurait permis l’inhibition de la prolifération des cellules et la promotion de l’apoptose (mort cellulaire). En réduisant les dommages oxydatifs et inflammatoires, le gingembre a protégé le foie du rat contre le cancer grâce à des effets synergiques ciblés, notamment anti-inflammatoires, antioxydants et antitumoraux. Les chercheurs ont expliqué que cette étude était très prometteuse car le Gingembre exercerait en effet une influence très importante sur la santé humaine, et pourrait donc être efficace dans le cadre de la chimio-prévention du cancer du foie.
Le Gingembre a des propriétés cholérétiques, c’est-à-dire qu’il favorise la sécrétion de la bile par le foie. Ce liquide jaune-verdâtre joue un rôle fondamental puisqu’il facilite la digestion et élimine certains déchets de l’organisme, à savoir les produits de dégradation des globules rouges ou le surplus de cholestérol dans l’organisme. La bile optimise aussi la dégradation des matières grasses, ce qui permet entre autres à ces dernières de ne pas être stockées sur les organes vitaux, dont le foie. Dans ce cadre, le Gingembre est intéressant car il soutient le foie dans la sécrétion de la bile, ce qui peut être bénéfique pour faciliter la digestion.
Les pathologies hépatiques sont très fréquentes lorsqu’une mauvaise hygiène de vie s’installe. En effet, une obésité morbide, une consommation prolongée de médicaments (paracétamol) ou d’alcool peuvent être à l’origine d’une stéatose hépatique ou d’une cirrhose. Dans ce cadre, le Gingembre pourrait être utilisé sans risque pour le foie, en prévention ou en cas de pathologies hépatiques, dans la mesure des apports recommandés. Par ailleurs, il est important d’avoir une alimentation saine, équilibrée et variée, une hydratation optimale (à raison de 1,5 à 3 L d’eau par jour, en fonction des besoins) et de pratiquer une activité physique régulière adaptée. En cas de pathologie hépatique, il reste important de suivre les recommandations d’un médecin et d’adapter son alimentation avec un diététicien-nutritionniste.
Gingembre en poudre : jusqu’à 5 g par jour, ce qui équivaut environ à une cuillère à soupe rase.
Gingembre séché : entre 1 à 2 cuillères à café par jour de plante séchée. 250 mg pour les femmes enceintes et allaitantes.
Gingembre frais : jusqu’à 10 à 15 g par jour de rhizome frais.
Faire bouillir l’équivalent d’un litre d’eau. Ajouter 10 à 15 g de Gingembre frais râpé, ou 5 g de Gingembre en poudre, ou 1 g de Gingembre séché pour mieux libérer ses saveurs. Plus la préparation infusera longtemps, plus elle sera piquante. Au bout de 10 à 15 minutes, filtrer la boisson et ajouter du miel si nécessaire pour sucrer, ainsi que le jus d’un½ citron. Boire 1 à 2 tasses par jour.
Faire bouillir l’équivalent d’un litre d’eau. Ajouter 2 cuillères à café de Gingembre séché ou 1 cuillère à café de Gingembre en poudre. Ajouter 1 cuillère à soupe de plantes à infuser de son choix (Romarin, Réglisse...). Ces dernières sont réputées pour leurs propriétés hépatoprotectrices. Plus la préparation va infuser, plus elle sera piquante. Au bout de 10 à 15 minutes, filtrer la boisson et ajouter du miel pour sucrer si nécessaire. Boire 1 à 2 tasses par jour.
Les principes actifs du Gingembre, à savoir le gingérol, le shogaol et la paradol peuvent avoir des interactions avec des traitements anticoagulants, antiacides et hypotenseurs.
Le Gingembre est fortement contre-indiqué en cas d’obstruction des voies biliaires. Non seulement il contient des minéraux (phosphore, calcium, sodium…) qui pourraient favoriser l’apparition de calculs biliaires, mais il a aussi des propriétés cholérétiques.
Augmenter progressivement les doses journalières de Gingembre est recommandé pour ne pas voir apparaître des effets indésirables : irritation de la gorge ou de la bouche, des brûlures gastriques. Si les doses journalières recommandées ne sont pas respectées, des troubles digestifs peuvent rapidement s’installer, dont des gaz, des ballonnements et des diarrhées.
Hors usage alimentaire, le Gingembre et la supplémentation en gingérol, shogaol ou paradol sont à éviter chez les femmes enceintes et allaitantes, et les enfants de moins de 6 ans.
Avant une intervention chirurgicale, ou avant l’accouchement, le Gingembre est fortement contre-indiqué en raison d’un risque hémorragique étant donné les propriétés vasodilatatrices.
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