Pourquoi utiliser le gel d’Aloe Vera en cas de varicelle ?

La varicelle est une maladie infectieuse virale occasionnant des démangeaisons intenses de la peau (ou prurit cutané). Certains facteurs sont également connus pour accentuer les démangeaisons des boutons de varicelle. Parmi eux, on retrouve : le port de certains textiles (la laine, les matières synthétiques, etc.) ou de vêtements serrés, la chaleur, la transpiration et la toilette à l’eau chaude. Dans la mesure du possible, il est conseillé de limiter ces différents facteurs qui favorisent le prurit cutané. Apaisant, le gel d’Aloe Vera permet de soulager les démangeaisons grâce à ses propriétés anti-inflammatoires et à son effet rafraîchissant. Le gel d’Aloe Vera contient de l’acide salicylique, de la saponine, de l’acémanne et des alcools triterpéniques aux propriétés assainissantes et antiseptiques. De ce fait, il aide à prévenir le risque de surinfection. En somme, le gel d’Aloe Vera est connu pour soulager les démangeaisons en tout genre.

Cependant, les professionnels de santé déconseillent l’application de poudre, de talc, de crème ou d’autres produits aux propriétés anesthésiques, antiprurigineuses, antibiotiques ou antivirales. Ces derniers forment un film imperméable sur la peau (caractère occlusif) empêchant l’observation du début d’une surinfection. Ils sont jugés comme des contributeurs à la surinfection des lésions. Demander l’avis d’un professionnel de santé avant d’appliquer un produit cosmétique, un médicament en vente libre ou un extrait naturel (y compris le gel d’Aloe Vera) sur les boutons de varicelle.

Une fois que les vésicules de varicelle sont apparues, elles finissent par sécher naturellement au bout de quelques jours (environ 2 jours). Ainsi, elles laissent place à des croûtes de couleur brune. À ce stade de la varicelle, la personne touchée par cette maladie infectieuse n’est plus contagieuse. Des lotions asséchantes ou des solutions antiseptiques à base de Chlorhexidine peuvent être conseillées par un professionnel de santé (pédiatre, pharmacien, etc.) pour prévenir le risque de surinfection et assécher les boutons de varicelle. 

Bien que certaines personnes ressentent une sensation de tiraillements et un asséchement de la peau après l’application du gel d’Aloe Vera, un bon gel (pur et contrôlé en anthraquinone) ne semble pas sécher les vésicules de varicelle. Au contraire, le gel d’Aloe Vera est avant tout connu pour ses bienfaits hydratants pour la peau.

En grattant les boutons, la varicelle peut se surinfecter et marquer la peau de cicatrices. Le gel d’Aloe Vera n’est pas une solution miracle permettant d’effacer totalement les cicatrices, surtout s’il s’agit de cicatrices anciennes. Néanmoins, cet extrait naturel permet d’améliorer l’apparence des cicatrices, notamment celle de la varicelle. En activant les fibroblastes (cellules peu différenciées du tissu conjonctif), le gel d’Aloe Vera assure la production de fibres d’élastine et de collagène de la peau. Ces dernières détiennent 3 actions majeures sur la peau : la fermeté, l’élasticité et la régénération de la peau.  

Comment l’utiliser ?

Appliquer une petite noisette de pulpe extraite de la feuille fraîche d’Aloe Vera ou à défaut du gel d’Aloe Vera sur les cicatrices de varicelle pour améliorer l’apparence des marques visibles sur la peau. Masser délicatement la peau pour faire pénétrer le gel d’Aloe Vera en profondeur.

Précautions d’utilisation :

• Les médicaments anti-inflammatoires et les corticoïdes sont fortement déconseillés, voire interdits pendant la varicelle. Les corticoïdes peuvent avoir des conséquences graves chez le sujet (aggravation de la maladie infectieuse). Il est également bon de savoir que l’association gel d’Aloe Vera - dermocorticoïdes est également déconseillée en raison du risque d’interaction.
• Pour les enfants de moins de 3 ans, l’application du gel d’Aloe Vera n’est pas recommandée et particulièrement sur les muqueuses (absorption rapide des constituants).
• Avant d’utiliser ce gel d’Aloe Vera sur plusieurs parties du corps, il est recommandé d’effectuer un test allergique. Appliquer une petite noisette de ce gel au creux du coude au moins 24 heures afin de vérifier qu’il n’y a pas de réactions cutanées (rougeurs, picotements, brûlure, augmentation des démangeaisons, etc.).

L’aloe-émodine est une molécule appartenant à la famille des anthraquinones localisée dans le latex des feuilles de l’Aloe Vera aux côtés de l’aloïne ou de l’émodine. Cette molécule possède une action virucide tandis que l’aloïne détient seulement une action antivirale. Dans ce cadre, une étude avait pour intention d’évaluer l’action virucide de l’Aloe Vera in vitro. Après purification de l’aloe-émodine, celle-ci a été mise en présence de 7 virus : le virus varicelle-zona (VZV), l’herpès simplex virus 1 et 2 (HSV-1 et HSV-2), l’adénovirus (AD), le rhinovirus (RH), le virus de la rage et de la grippe. Après seulement 15 minutes, l’aloe-émodine a été efficace sur les virus enveloppés renfermant de l’ADN ou de l’ARN, dont celui du virus varicelle-zona. En revanche, elle s’est révélée inefficace face aux virus nus, incluant l’adénovirus et le rhinovirus. En d’autres termes, la molécule d’aloe-émodine a la capacité d’inactiver le virus de la varicelle (VZV) et de faire obstacle à son adsorption et sa réplication. En effet, elle bloque la biosynthèse des acides nucléiques provoquant l’interruption de la synthèse protéique. En conclusion, l’aloe-émodine présente dans la pulpe de la plante est une molécule prometteuse contre le virus varicelle-zona. Des recherches futures permettront à la fois de déterminer le mode d’utilisation de l’aloe-émodine (dosage, voie d’utilisation et galénique) afin d’inhiber le virus varicelle-zona, mais aussi de vérifier son innocuité sur l’organisme.