Les diverticules sont des hernies (des poches ou protrusions) de la muqueuse à travers le côlon. On parle de diverticulose quand il y a plusieurs diverticules. Une alimentation faible en fibres est un des facteurs de risque de la diverticulose. Une alimentation équilibrée, riche en fibres, assure donc la prévention de cette anomalie du côlon. Lorsque le diagnostic tombe, il existe deux régimes appropriés : le régime sans résidus pendant la phase inflammatoire (diverticulite) ; le régime riche en fibres avec réduction des aliments favorisant la récidive de la diverticulite, quand les douleurs sont absentes. Ainsi, en cas de diverticules, les maitres mots sont : les fibres alimentaires.
Cet article a été mis à jour le 01/12/2023Les diverticules sont multifactoriels, ils apparaissent avec l’âge (on estime que 10 % des adultes et 70 % de la population de plus de 60 ans sont porteurs de diverticules) et sont favorisés par une constipation chronique traduisant des faibles apports en fibres. Les fibres régulent le transit intestinal, en leur absence, le transit intestinal est lent. Les diverticules se forment en majorité au niveau du côlon descendant et du côlon sigmoïde (avant le rectum). De ce fait, une diverticulite sigmoïdienne (ou colique) est la même chose qu’une diverticulite, avec une précision sur l’emplacement des diverticules.
Les diverticules sont asymptomatiques, nous sommes rarement au courant de leur présence. Dans 20 % des cas, des douleurs apparaissent, on parle de diverticulite : inflammation ou infection d’un diverticule. C’est d’ailleurs après une diverticulite que le diagnostic est posé. Une fois formé, le diverticule est irréversible. Seul un acte chirurgical permet de l’enlever. L’acte chirurgical reste rare, car les complications de la diverticulite (abcès, fistules, perforations, péritonite, sténose) se révèlent également peu communes.
Ce guide reprend le régime alimentaire approprié en cas de diverticules, c’est-à-dire hors des phases inflammatoires et douloureuses.
En cas de diverticules, l’alimentation doit être adaptée pour prévenir le retour des phases inflammatoires. Pour cela, le régime alimentaire est proche de la normale. On évitera seulement les aliments accentuant les risques d’inflammation : comme les graines et les pépins qui pourraient pénétrer dans le sac diverticulaire. On écarte également au maximum les boissons gazeuses, les épices et condiments forts qui sont souvent mal tolérés par le côlon et engendrent des douleurs. Toutefois pour l’heure, aucune étude scientifique ou clinique n'affirme du réel intérêt de l’exclusion de ces aliments, on parle plutôt d’intolérances personnelles. À vous d’analyser votre alimentation et de trouver les aliments qui vous conviennent. A contrario, on met l’accent sur les fibres alimentaires pour de multiples raisons :
Les fibres régulent le transit intestinal. Leur présence accélère le transit puisqu’elles ne sont pas dégradées par l’organisme (nous ne disposons pas du matériel enzymatique nécessaire). Cette accélération réduit le temps de contact entre le bol fécal et les parois de l’intestin.
Les fibres sont prébiotiques, c’est-à-dire qu’elles régulent le développement des microorganismes, à l’avantage des microorganismes bénéfiques et au désavantage des microorganismes saprophytes ou néfastes pour la santé. La pullulation bactérienne excessive est également un motif d’apparition de diverticulite.
Ce régime doit être mis en place petit à petit, 1 à 2 mois après la diverticulite pour ne pas augmenter le travail du côlon trop subitement.
En bref, l’objectif est de limiter la dégénération en diverticulite en luttant contre les risques de constipation et d’inflammation des diverticules.
Les graines et les pépins possèdent une capsule indigestible pour l’organisme, elles rejoignent donc directement l’intestin puis le côlon. En raison de cette indigestibilité, elles peuvent se coincer dans les diverticules, entrainant une inflammation de ces derniers.
Nous vous recommandons :
d’éviter de consommer des graines entières : graines de lin, graines de sésame, graines de chia, graines de pavot, graines de chanvre, etc…
de favoriser les graines moulues très finement.
d’éviter les aliments vecteurs de graines et de pépins : la moutarde à l’ancienne (graines de moutarde), les pains aux graines, certains granolas aux graines, les fraises, les framboises, les grenades, les tomates, les courgettes, les concombres, les pastèques, etc.
d’éviter les fruits secs avec des graines : fraises séchées, framboises séchées, figues séchées, etc.
de retirer les graines et pépins quand c’est possible.
Le gaz provoque une distension des parois intestinales, augmentant l’inconfort des intestins et donc des potentielles douleurs.
Nous vous recommandons :
de limiter les boissons gazeuses : certains alcools, les sodas, l’eau minérale gazeuse, les boissons fermentées (kombucha, kefir…), etc.
de dégazéifier les boissons en cas de consommation.
Les épices et les condiments forts ont tendance à irriter le côlon, ce qui favorise l’apparition des douleurs.
Nous vous recommandons :
de privilégier les épices douces : la vanille, la badiane, le curcuma, la muscade, le safran, la cardamome, etc.
de réduire la consommation des condiments et épices fortes : le paprika, le poivre, le piment, le gingembre, le raifort, etc.
de limiter les condiments forts : la moutarde, les condiments vinaigrés, les sauces piquantes, fumées, aigres ou acides, etc.
Les aliments à indice glycémique élevé favorisent un déséquilibre de la flore inflammatoire. Les bactéries pro-inflammatoires se nourrissent principalement des glucides pour proliférer. À trop forte dose, les aliments à indice glycémique élevé soutiennent la pullulation des “mauvaises bactéries” : un facteur de risque d’inflammation des diverticules.
Par précaution, nous vous recommandons :
de consommer maximum 50 g de sucre simple par jour, ce qui représente :
8 cuillères à café de confiture, de gelée ou de miel
ou 10 morceaux de sucre, ou 10 cuillères à café de sucre blanc
ou 4 à 5 verres de soda ou de jus de fruit
de privilégier la cuisine faite maison.
de réduire la consommation des confiseries (bonbons, chocolats, pâte de fruits, etc.).
de ne pas surcuire vos aliments, la cuisson dénature les fibres et hydrolyse les glucides complexes, ce qui augmente l’indice glycémique.
Certains aliments peuvent être mal tolérés par le côlon, soit par leur caractère irritant, soit par leur pouvoir fermentescible, soit par leurs effets cholecystokinétiques, c’est-à-dire « qui favorise l’évacuation de la bile ». Ces aliments sont généralement trop gras ou ont un goût fort. Il n’existe pas de consensus scientifique pour les exclure de l'alimentation, mais ils sont en théorie déconseillés. À vous d’analyser votre alimentation et de trouver vos intolérances.
Voici une liste des aliments qui risquent de ne pas être supportés par le système digestif :
les aliments au goût fort : les gibiers, les viandes fumées, les fromages bleus, les choux et légumes bulbes (ail, oignon, etc.).
les aliments gras : les charcuteries, les sauces, les fritures, etc.
les laitages en cas d’intolérance au lactose.
les aliments fermentescibles, riches en FODMAPS : le pain frais, les champignons, les melons, les pêches, les asperges, les sirops de fructose et de maïs, etc.
Les féculents complets contiennent plus de fibres que les féculents raffinés. Par exemple, pour 60 g de pâtes (une portion) blanches, on compte 1,8 g de fibres. Alors qu’on retrouve 2,5 g de fibres pour des pâtes semi-complètes et jusqu’à 3,6 g de pâtes complètes.
Mise en garde : avant d’opter pour des féculents complets, n’hésitez pas à introduire en premier les féculents semi-complets. L’augmentation des apports en fibres se fait en douceur pour ne pas perturber le transit intestinal et favoriser une crise diverticulaire.
Nous vous recommandons :
de prendre à chaque repas des féculents complets : riz complets, pâtes complètes, pains complets, semoules complètes, épeautre, sarrasin, biscottes complètes, etc.
de privilégier aux farines complètes : pour vos préparations culinaires, optez pour les farines complètes plutôt que les farines raffinées, elles apporteront plus de fibres. Par exemple : les farines de blé T100 (et plus), les farines de légumineuses, les farines de céréales (épeautre, sarrasin, seigle, millet, etc.).
Les légumes secs apportent beaucoup de fibres, ils contribuent donc naturellement au bon fonctionnement du système digestif.
Mise en garde : prenez note de vos intolérances personnelles, les légumes secs ont tendance à augmenter l’inconfort intestinal chez certains individus, ceci peut engendrer des douleurs. N’hésitez pas à les introduire progressivement, toujours accompagnés du repas et de respecter le temps de trempage préalable à leurs consommations. Si les légumes secs ne sont toujours pas digestes, il est préférable de les éviter.
Nous vous recommandons de prendre deux repas à base de légumes secs par semaine : lentilles, flageolets, haricots rouges, pois chiches, fèves, pois cassés, etc. Une portion de légumes secs (60 g cru) apporte 10 g de fibres.
Les fruits à coques sont riches en fibres.
Nous vous recommandons :
15 g de fruits à coques par jour : amande, cacahuète, pistache, noix du Brésil, noix de macadamia, noix de cajou. Dans 15 g de fruits à coques, on retrouve 1,5 g de fibres.
d’éviter les fruits à coques assaisonnés aux épices : paprika, poivre, etc.
Les fruits et légumes sont sources de fibres. Au regard des consommations recommandées par jour (600 g), ce sont nos principaux apports de fibres.
Nous vous recommandons :
minimum 3 portions de légumes par jour.
2 fruits par jour.
consommer 25 g de fruits secs par jour : noix de coco séchée, raisins secs, dattes, etc. 25 g de fruits secs apportent 2 g de fibres.
les végétaux les plus riches en fibres : les petits-pois, les salsifis, les choux, l’artichaut, les céleris raves, les haricots-verts ou encore les carottes. Par exemple, 100 g de petits pois apportent environ 5 g de fibres.
Ces trois aliments ramollissent les selles, en raison de leur extrême richesse en fibres. Pour 100 g on retrouve 91 g de fibres pour le konjac en poudre, 84 g de fibres pour le psyllium en poudre et 21 g de fibres pour le son. Ils contribuent au bon fonctionnement du transit intestinal.
Par mesure de précaution, ils ne doivent pas être consommés tous les jours pour ne pas trop perturber la flore intestinale et le fonctionnement intestinal. Commencez par de faibles dosages, et augmentez au fur et à mesure. En cas de douleur anormale, nous vous recommandons d’arrêter la cure.
Nous vous recommandons d’incorporer une cure de son de céréales, de psyllium ou de konjac lorsque c’est nécessaire.
Une activité physique régulière : la sédentarité favorise l’apparition des diverticules. Pratiquer une activité physique ou un sport préviennent l’apparition des diverticules. En outre, les mouvements accélèrent le transit intestinal, ce qui lutte contre la constipation. Comme indiqué ci-dessus, le transit digestif lent promeut la récidive de l’inflammation.
Avoir une bonne hydratation : une hydratation suffisante est évidement indispensable pour participer au transit digestif, et par conséquence prévenir les risques de diverticulites. Nous vous recommandons de boire au minimum 1,5 L d’eau plate ou minérale par jour. Pensez également aux boissons chaudes, comme le café. La caféine à tendance à accélérer le transit intestinal. Ou des tisanes de mauve, de réglisse ou de tilleul, qui sont laxatives.
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