En phytothérapie, la Busserole, ou Raisin d’ours, est une plante du système urinaire très employée par les femmes en cas de cystite ou tout simplement pour favoriser le confort urinaire. La Busserole allie à la fois des propriétés antiseptiques urinaires et des propriétés diurétiques et anti-inflammatoires. Elle sera même efficace contre Escherichia Coli, la bactérie responsable de la plupart des infections urinaires. En complémentation, la Busserole est très souvent combinée à la Bruyère pour assurer le maintien du confort urinaire ou encore à l’Ortie ou au Bouleau pour leur fonction d’élimination. Nom latin : Arctostaphylos uva-ursi (L.) Spreng. Famille botanique : Ericacées. Partie utilisée : Feuilles.
Cet article a été mis à jour le 29/01/2025La Busserole est conseillée pour favoriser le confort urinaire. En complément alimentaire, elle est régulièrement associée à la Bruyère, mais aussi à l’Ortie et au Bouleau. Elle s’utilise exclusivement en cure orale limitée et discontinue dans le temps. La Commission E du ministère de la Santé allemand recommande de ne pas prendre de la Busserole pendant plus d’une semaine ou plus de 5 fois par an, et ce, sans le conseil d’un professionnel de santé. Il est vivement recommandé d’avoir une bonne hydratation en complément de cette supplémentation en Busserole.
Les gélules et les comprimés de Busserole sont les galéniques les plus employées pour profiter des bienfaits sur le confort urinaire. Ils sont simples à prendre et préviennent en plus des effets secondaires liés à un surdosage. En comprimé ou en gélule, le goût astringent de la Busserole est dissimulé. En revanche, ces deux formes ne conviennent pas aux personnes présentant des troubles de déglutition.
La teinture mère est une préparation très concentrée en principes actifs. En effet, elle provient de la macération des feuilles de Busserole dans une solution hydroalcoolique. La teinture mère s’utilise exclusivement par voie orale. Elle ne convient toutefois pas aux personnes ne pouvant pas consommer d’alcool (confession religieuse, pathologies hépatiques ou autres).
Les ampoules renferment des extraits fluides ou aqueux de plantes. Pour le confort urinaire, les ampoules contiennent de la Busserole, mais pas que ! En effet, la Busserole forme souvent un complexe avec la Bruyère, l’Ortie et le Bouleau pour favoriser les fonctions d’élimination et contribuer au confort urinaire. Elles ont l’avantage de contenir une quantité exacte de plantes. Faciles d’utilisation, les ampoules de Busserole se diluent dans un grand verre d’eau.
Cette infusion se prépare à partir des feuilles de Busserole infusées dans de l’eau frémissante. Cet usage traditionnel permet d’extraire naturellement les molécules actives et hydrosolubles de la plante comme les tanins. En plus de ses bienfaits sur le confort urinaire, les infusions de Busserole contribuent aux apports hydriques quotidiens assurant par la même occasion une meilleure dilution des micro-organismes dans l’urine.
Conseil de préparation : faire frémir ½ à 1 L d’eau dans une casserole. En parallèle, ajouter 3 à 8 g de feuilles de Busserole dans une théière. Recouvrir les feuilles d’eau frémissante et déposer le couvercle sur la casserole. Laisser infuser 15 minutes, puis filtrer la préparation. Déguster l’infusion de Busserole en buvant des petites gorgées. Source : Fleurentin, J., Pelt, J. M., & Hayon, J. C. (2016). Du bon usage des plantes qui soignent. Rennes, France : Ouest-France, p.137. Pour les personnes ayant des sensibilités gastriques, il est conseillé d’associer à cette infusion des feuilles de Menthe.
Antiseptique urinaire, diurétique et anti-inflammatoire, la Busserole est naturellement utilisée en cure orale pour contribuer au confort urinaire (notamment pour le bon fonctionnement de la vessie) ou en cas d’infection urinaire. Ce sont d’ailleurs les deux principaux usages de la plante. La Busserole était déjà employée à l’époque des Indiens d’Amérique pour soulager les affections urinaires. Aujourd’hui, les autorités de santé comme l’EMA (Agence européenne du médicament) reconnaissent son usage traditionnel dans « le traitement des symptômes des infections légères du tractus urinaire bas telles que la sensation de brûlure lors de la miction et/ou les mictions fréquentes chez la femme ».
Quelques données scientifiques :
Un essai randomisé, en double aveugle et contrôlé datant de 2018 ainsi qu’un essai clinique multicentrique de 2022 suggèrent que la Busserole pourrait diminuer la prise d’antibiotique chez les femmes présentant une cystite non compliquée et apaiser les symptômes associés. Elle pourrait constituer une alternative à l’antibiotique (fosfomycine par exemple).
Une étude expérimentale de 2021 rapporte que la Busserole serait efficace contre Escherichia Coli, Proteus vulgaris, Pseudomonas aeruginosa, Bacillus subtilis et Candida albicans pouvant être responsable des infections urinaires. Cette étude expérimentale a utilisé des extraits secs et des tisanes de Busserole.
Conseils d’utilisation : la Busserole est pertinente pour améliorer le confort urinaire et soulager les petites infections du système urinaire. En revanche, si les symptômes persistent ou s’intensifient 24 à 48 heures après son apparition, il est recommandé de consulter de toute urgence. En effet, si aucun traitement médicamenteux n’est mis en place, l’infection peut se propager aux reins. On parle dans ce cas de pyélonéphrite.
Selon la Note explicative datant de 1998 la Busserole et les compléments alimentaires en contenant peuvent être employés comme traitement adjuvant dans les cures à vocation de diurèse (particulièrement en cas de problèmes urinaires mineurs), mais aussi pour faciliter l’excrétion de l’eau par les reins. En effet, la Busserole est une plante diurétique à visée aquarétique. Ces bienfaits diurétiques résident dans sa composition en arbutoside, en glucosides phénoliques et en flavonoïdes. Une étude expérimentale datant de 2021 a observé qu’un extrait sec de feuilles de Busserole obtenu par de l’éthanol concentré à 50 % (dose de 50 mg/kg) avait de meilleures propriétés diurétiques par rapport aux autres concentrations. En effet, la diurèse a augmenté de 70 %
Compte tenu de son action diurétique, la Busserole pourrait être intéressante comme antihypertenseur naturel. Toutefois, aucune étude scientifique n’a démontré, voire énoncé, les bienfaits de la Busserole en cas d’hypertension artérielle.
La Busserole est une plante atoxique. En grande quantité, seule la molécule d’hydroquinone présente des signes de toxicité. Avant de suivre une supplémentation en Busserole, il est toutefois recommandé de prendre en considération les effets secondaires et les contre-indications de cette plante.
Femmes enceintes et allaitantes : l’EMA (Agence européenne du médicament) ne préconise pas l’utilisation de cette plante pendant la grossesse et l’allaitement. En effet, la Busserole présente des propriétés ocytociques, c’est-à-dire qu’elle peut induire ou activer les contractions de l’utérus.
Autres contre-indications : l’EMA ne recommande également pas l’usage de la Busserole chez les enfants âgés de moins de 18 ans ou en cas de cancer des voies urinaires. De plus, elle est déconseillée en cas de problèmes rénaux.
Effets secondaires : les effets secondaires liés à la Busserole sont relativement rares. Ces derniers se manifestent par des céphalées, des troubles digestifs (vomissements, nausées, etc.), voire de l’anorexie. Ils résultent généralement d’une consommation supérieure aux doses recommandées et tout particulièrement en tanins galliques. À noter que la consommation de Busserole peut être à l’origine de la coloration verte-brune des urines.
Interactions médicamenteuses et alimentaires : il est fortement recommandé de demander un avis médical en cas de traitements médicamenteux. En effet, en bloquant le cytochrome CYP3A4 (cytochrome majoritaire du CP450 hépatique), la Busserole peut interférer avec certains médicaments. La Busserole peut aussi interagir avec les anti-inflammatoires non stéroïdiens de synthèse, et par conséquent, accroître le risque de toxicité gastro-intestinale.
Antiseptique urinaire : la Busserole est efficace contre la bactérie Escherichia Coli responsable de la plupart des infections urinaires (approximativement 80 % des cystites) grâce à son intermédiaire, l’arbutine (ou l’arbutoside). En effet, l’arbutine est un hétéroside phénolique qui, une fois en contact avec les urines alcalines ou alcalinisées, est décomposée en glucose et en hydroquinone. C’est l’hydroquinone (composé actif) qui offre les très bonnes propriétés antiseptiques au niveau des voies urinaires. En complément de l’hydroquinone, d’autres molécules comme les acides phénoliques et la picéoside agissent aussi contre d’autres germes pathogènes. En plus d’être antibactérienne, la Busserole permet de lutter contre les mycoses et d’empêcher la multiplication des virus (virostatique).
Diurétique : la Busserole est également connue pour être une plante diurétique. Les propriétés diurétiques résultent de la teneur en arbutoside, mais aussi en flavonoïdes et en glucosides phénoliques contenus dans les feuilles de la plante.
Anti-inflammatoire, antalgique urinaire : la Busserole possède une action anti-inflammatoire et antalgique des voies urinaires grâce à sa composition en arbutine, en iridoïdes et en allantoïne.
En complément alimentaire, la Bruyère (Erica cinerea L.) et la Busserole (Arctostaphylos uva-ursi (L.) Spreng.) sont régulièrement associées pour contribuer au confort urinaire. Similaire à la Busserole, la Bruyère est en effet, elle aussi, traditionnellement employée pour soutenir l’élimination d’eau par les reins et pour venir en aide dans les troubles urinaires mineurs. Antiseptique urinaire, la Bruyère contient notamment de l’arbutine comme la Busserole, qui une fois transformée en hydroquinone, devient un fort antiseptique. La Bruyère serait ainsi efficace contre Escherichia Coli à l’origine de 80 % des cystites, mais aussi contre Pseudomonas aeruginosa et Proteus mirabilis. En bref, la Busserole comme la Bruyère sont deux plantes du système urinaire aux propriétés similaires et complémentaires.
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Publication : Afshar, K., Fleischmann, N., Schmiemann, G., and al. (2018). Reducing antibiotic use for uncomplicated urinary tract infection in general practice by treatment with uva-ursi (REGATTA) – a double-blind, randomized, controlled comparative effectiveness trial. BMC Complementary And Alternative Medicine, 18(1). https://doi.org/10.1186/s12906-018-2266-x
Publication : Tóth, B., Jávorházy, A., Nyirády, P., and al. (2022). Bearberry in the treatment of acute uncomplicated cystitis (BRUMI) : protocol of a multicentre, randomised double-blind clinical trial. BMJ Open, 12(6), e057982. https://doi.org/10.1136/bmjopen-2021-057982
Publication : Tchaïka, N., Koshovyi Oleh, & M.A. Komisarenko, and al. (2021, mars). Phytochemical profile and diuretic activity of the bearberry leaves dry extracts. Research Gate. https://www.researchgate.net/publication/350664068_Phytochemical_profile_and_diuretic_activity_of_the_bearberry_leaves_dry_extracts
Ouvrage : Lorrain, É. (2019). Grand Manuel de phytothérapie. Dunod.
Ouvrage : Fleurentin, J., Pelt, J. M., & Hayon, J. C. (2016). Du bon usage des plantes qui soignent. Rennes, France: Ouest-France.
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