Quels sont les effets de la Boswellia sur le foie ?

La Boswellie (Boswellia serrata) contient des acides triterpéniques, principalement des acides boswelliques, tels que l’acide β-boswellique et l’acide 3-O-acétyl-11-céto-β-boswellique (AKBA), qui sont responsables de ses propriétés anti-inflammatoires. Ces propriétés sont cependant surtout utilisées pour traiter les rhumatismes, les douleurs articulaires ainsi que les inflammations intestinales, peu encore pour les pathologies hépatiques.

Des études suggèrent par ailleurs que les acides boswelliques pourraient contribuer à lutter contre les dommages cellulaires et protéger les hépatocytes (cellules du foie). Des recherches supplémentaires sont toutefois encore nécessaires pour mieux comprendre leurs mécanismes d’action et valider leur efficacité pour pouvoir utiliser la Boswellie en cas de pathologies hépatiques.

Quelques données scientifiques :

• Une étude in vivo publiée en 2019 a montré que la Boswellie protège le foie des dommages causés par le tétrachlorure de carbone. Les résultats révèlent qu’elle atténue le stress oxydatif, l’inflammation et la fibrose, tout en rétablissant les niveaux de bilirubine (pigment issu de la dégradation des globules rouges, excrété dans la bile), d’albumine (protéine produite par le foie) et des triglycérides. En plus, elle améliore les fonctions du foie et diminue certains marqueurs hépatiques de l’inflammation, comme TNF-α, le NF-κB, l'IL-6, le TGF-β et le COX-2.

• Les résultats d’une étude in vivo réalisée en 2024 ont montré que la poudre de Boswellia atténue le stress oxydatif en abaissant les niveaux de malondialdéhyde (MDA), un marqueur de stress oxydatif, et en augmentant les niveaux de glutathion (GSH), un antioxydant, ainsi que les concentrations d'enzymes antioxydantes telles que la glutathion-S-transférase (GST), la catalase (CAT) et la glutathion peroxydase (GPx) dans les tissus rénaux.

À ce jour, aucune toxicité, qu'elle soit connue ou potentielle, n'a été rapportée en lien avec la Boswellie et le foie. Cependant, comme toute plante contenant des substances actives, elle peut entrainer des effets secondaires et nécessite certaines précautions d’utilisation.

• Troubles digestifs et allergies : La consommation de la Boswellie peut, dans de rares cas, entraîner des troubles gastro-intestinaux mineurs tels que des douleurs abdominales, des nausées ou des vomissements. De plus, des réactions allergiques cutanées peuvent survenir chez certaines personnes, bien que cela reste exceptionnel. Il est recommandé de consulter un professionnel de santé en cas de symptômes persistants.

• Populations sensibles : L’utilisation de la Boswellie est déconseillée aux femmes enceintes, car selon la médecine traditionnelle indienne, elle posséderait une action abortive. En raison du manque de données concernant les risques pour les enfants, l'utilisation de la Boswellie est également déconseillée chez les enfants de moins de 12 ans. Il est essentiel de consulter un professionnel de santé avant d'envisager l'utilisation de cette dernière, en particulier pour ces groupes de population.

En raison de l'absence d'un usage traditionnel du Boswellie dans ce domaine et du manque de données scientifiques suffisantes, il est recommandé de privilégier d'autres plantes, mieux reconnues pour leurs bienfaits sur la préservation, la régénération et le renforcement de la santé du foie, telles que :

• L’Artichaut : une référence en phytothérapie, l'Artichaut (Cynara scolymus) est apprécié pour ses propriétés cholagogues et cholérétiques, favorisant ainsi l’élimination et la production de la bile. Il présente également des effets hépatoprotecteurs, principalement grâce à ses acides phénols, notamment la cynarine (acide 1,5-dicaféyl-quinique), qui soutient les fonctions du foie et améliore la digestion des graisses.

• Le Chardon-Marie : en raison de ses composés actifs, les silymarines, le Chardon-Marie (Silybum marianum) protège le foie en agissant comme un antioxydant contre les radicaux libres. Il favorise la production de protéines, soutenant ainsi la régénération et le renouvellement des cellules hépatiques.

• Le Desmodium : apprécié pour ses bienfaits sur le foie, le Desmodium (Desmodium adscendens) est reconnu en médecine traditionnelle pour ses propriétés hépatoprotectrices. Des études in vitro ont montré qu’il protège efficacement les cellules hépatiques contre l’hépatite toxique et virale, grâce à sa forte teneur en saponosides triterpéniques, des composés actifs aux effets régénérateurs et protecteurs.

• Le Radis Noir : grâce à ses propriétés cholérétiques et cholagogues, le Radis Noir (Raphanus sativus) stimule la production et l’évacuation de la bile, ce qui favorise la digestion des graisses et l’élimination des toxines. Ses glucosinolates qu'il contient activent les enzymes détoxifiantes du foie et protègent les hépatocytes contre les dommages oxydatifs.

• Le Romarin : du fait de ses propriétés cholérétiques, cholagogues et hépatoprotectrices, le Romarin (Rosmarinus officinalis) soutient la santé du foie. Ses bienfaits sont également renforcés par ses propriétés antioxydantes, notamment grâce à l’acide rosmarinique, un antioxydant qui protège les cellules hépatiques. Il peut être utilisé sous différentes formes, telles que l'huile essentielle de Romarin à Verbénone, les infusions de Romarin ou les macérats de bourgeons de Romarin.