La Fumeterre, ou pied-de-Céline, est traditionnellement utilisée pour ses effets bénéfiques sur la digestion, y compris les fonctions hépatique et biliaire. En tant que plante amère, elle stimule en effet le processus de digestion, tout en régulant la production de bile grâce à ses propriétés amphocholérétiques. Seule ou en association avec d’autres plantes bénéfiques pour le foie, elle peut s’utiliser en cure détox sous forme de tisane mais aussi en gélules, en comprimés ou en teinture mère.

Cet article a été mis à jour le 20/01/2025

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Une plante amère bénéfique pour le système hépato-biliaire

En tant que tonique amer, la Fumeterre (Fumaria officinalis) possède une action eupeptique, c’est-à-dire qu’elle favorise la digestion.  Elle se distingue également par ses propriétés cholagogues, qui facilitent l’évacuation de la bile vers l’intestin, et amphocholérétiques, régulant le flux biliaire en stimulant à la fois la production et l’élimination de la bile. Ces propriétés permettent une meilleure digestion des graisses et l’élimination des toxines, tout en soutenant le bon fonctionnement du foie.

La Fumeterre est utilisée depuis l’Antiquité, mais de nos jours, elle est assez méconnue et n’a pas fait l’objet de beaucoup de recherches scientifiques. Les ouvrages de phytothérapie citent surtout une étude clinique qui a mis en évidence ses propriétés amphocholérétiques. Lorsque la Fumeterre est administrée à un sujet dont le débit biliaire est faible, elle augmente la production de la bile de 37%. En revanche, lorsque le débit biliaire est élevé, elle réduit la production de la bile de – 63%. Pour les sujets ayant un débit biliaire moyen, les effets sont considérés comme non significatifs.

Comment l’utiliser ?

En gélules ou en comprimés

La Fumeterre est disponible en gélules ou comprimés, généralement dosés entre 200 et 400 mg. Ces formats permettent de limiter les risques de surdosage tout en masquant le goût des plantes.

Conseils d’utilisation : Il est recommandé de suivre les instructions du produit, car la dose conseillée peut varier selon le fabricant, en fonction de la qualité des extraits et de la taille des gélules ou comprimés.

Populations à risque : Ces formats ne conviennent pas aux personnes rencontrant des difficultés à avaler, telles que les jeunes enfants ou les personnes âgées.

En teinture mère

La teinture mère de Fumeterre est un extrait hydroalcoolique obtenu en faisant macérer les parties aériennes fleuries de la plante dans de l’alcool pur ou un mélange d’eau et d’alcool. Ce procédé facilite l’extraction et la dilution des principes actifs pour une efficacité optimale.

Conseils d’utilisation : La quantité de gouttes à consommer varie selon le degré d’alcool et la concentration de l’extrait. Il est essentiel de suivre les indications sur l’emballage et de respecter les doses recommandées.

Populations à risque : Les teintures mères sont déconseillées aux femmes enceintes, allaitantes et aux jeunes enfants en raison de leur teneur en alcool.

En tisane

L’infusion est la méthode recommandée pour extraire les principes actifs des parties aériennes fleuries de la Fumeterre, en utilisant l’eau comme solvant. Il suffit de verser de l’eau bouillante sur les parties aériennes et de laisser reposer le mélange pendant 10 à 15 minutes, puis de filtrer avant de consommer.

Conseils d’utilisation : Les quantités à utiliser dépendent des recommandations du fabricant ou des conseils du phytothérapeute. Il est essentiel de respecter ces indications pour une utilisation optimale.

Effets secondaires et précautions d'emploi

Les données actuelles indiquent que la Fumeterre est une plante sans risque de toxicité et qu’elle n’est pas mutagène, c’est-à-dire qu’elle n’altère pas l’ADN des cellules. Toutefois, comme pour tout principe actif, des précautions d’emploi sont nécessaires.

  • En cas d’obstruction des voies biliaires : La Fumeterre est déconseillée chez les personnes souffrant d’obstruction biliaire, car elle favorise l’évacuation de la bile.
  • Interactions médicamenteuses : la Fumeterre peut affecter certaines enzymes CYPs et, par cette activité, interagir avec certains médicaments de chimiothérapie. En cas de traitement médicamenteux, il est recommandé de consulter un professionnel de santé avant toute utilisation.
  • Populations sensibles : l’utilisation de la Fumeterre n’est pas préconisée chez les femmes enceintes, allaitantes et les enfants de moins de 12 ans en raison du manque de données sur son innocuité pour ces populations.

En mélange avec d’autres plantes de la détox

La Fumeterre peut être associée à d’autres plantes en tisane qui favorisent le bon fonctionnement du foie, notamment sa capacité à détoxifier l’organisme et à faciliter la digestion des graisses.

Introduire les ingrédients dans un récipient hermétique, comme une boîte en métal, en bois ou autre :

  • 30 g de Fumeterre
  • 40 g de racines ou feuilles de Pissenlit
  • 30 g de Romarin
  • 30 g de feuilles d’Ortie
  • 10 g de Réglisse effilochée

Recette et recommandations d’utilisation :

  1. Mettre 1 cuillère à soupe du mélange pour ¼ de litre d’eau froide.
  2. Porter à ébullition pendant moins d'une minute.
  3. Laisser infuser 10 minutes hors du feu, puis filtrer la préparation.

Il est conseillé de consommer 1 bol le matin et 1 le soir pendant 10 jours. D’après Corjon, G. (2018). Se soigner par les plantes. Quitin, France : Jean-Paul Gisserot, p.110.

Pourquoi ces plantes ?

Ces plantes ont été sélectionnées pour renforcer les propriétés détoxifiantes de la Fumeterre. Le Pissenlit (Taraxacum officinale) est traditionnellement reconnu pour ses effets diurétiques et dépuratifs, favorisant l'élimination des toxines et le soutien des fonctions rénales et hépatiques. Le Romarin (Rosmarinus officinalis), quant à lui, se distingue par ses effets cholérétiques et antioxydants, apportant un soutien essentiel au foie dans ses processus de détoxification et de protection. Les feuilles d’Ortie (Urtica dioica) sont prisées pour leurs propriétés antioxydantes, tandis que la Réglisse (Glycyrrhiza glabra) est reconnue pour son action antioxydante et hépatoprotectrice, contribuant à préserver la santé du foie et à optimiser son fonctionnement.

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Bibliographie

Ouvrage : Lorrain, É. (2019). Grand Manuel de phytothérapie. Dunod.

Ouvrage : Fleurentin, J., Pelt, J. M., & Hayon, J. C. (2016). Du bon usage des plantes qui soignent. Rennes, France: Ouest-France.