L'Artichaut est une plante reconnue pour ses bienfaits sur le foie, grâce à ses propriétés hépatoprotectrices, antioxydantes, cholérétiques et cholagogues. Ce sont ses feuilles qui aident à protéger le foie des toxines, favorisent la production de bile et améliorent la digestion des graisses. Utilisé en cure détox, il soutient les fonctions hépatiques et aide à éliminer les déchets de l’organisme.

Cet article a été mis à jour le 08/01/2025

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Des propriétés hépatoprotectrices et antioxydantes

Traditionnellement, ce sont les feuilles d’Artichaut (Cynara scolymus) qui sont utilisées en phytothérapie, tandis que ses bractées (les feuilles du bouton floral) et son cœur sont utilisés en cuisine. Grâce aux acides phénols contenus dans ses feuilles, notamment l’acide 1,5-dicafeyl-quinique, plus connu sous le nom de cynarine, l’Artichaut présente des effets hépatoprotecteurs et antioxydants. Ces propriétés permettent de protéger les cellules du foie (hépatocytes) contre les dommages causés par les toxines et le stress oxydatif, en neutralisant les radicaux libres responsables de l'endommagement cellulaire.

En plus de protéger les cellules hépatiques, l’Artichaut stimule la régénération des hépatocytes et soutient la fonction glycogénique, en favorisant le processus de synthèse et de stockage du glycogène dans le foie, essentiel pour l’équilibre énergétique et le métabolisme du glucose.

Quelques données scientifiques : 

  • Une expérience in vitro de 2002 a montré que les extraits d'Artichaut, qu'ils soient aqueux ou éthanoliques, inhibent de manière significative la production de radicaux libres (ROS) réduisant ainsi le stress oxydatif induit par des agents inflammatoires. Ces effets ont été observés à des concentrations non toxiques, suggérant que l'Artichaut pourrait avoir des propriétés protectrices contre le stress oxydatif sans risques pour la santé.
  • Les résultats d’une étude in vivo de 2008 montrent que l’administration d’un extrait de feuilles d’Artichaut améliore certains marqueurs hépatiques tels que les transaminases plasmatiques et protègent les cellules hépatiques des lésions induites par des substances toxiques comme le tétrachlorure de carbone (CCl4).
  • Une étude in vivo publiée en 2016 a mis en évidence les propriétés antioxydantes d’un extrait d’Artichaut, montrant qu’il réduit les niveaux de malondialdéhyde (MDA), une substance produite lorsque les graisses dans l’organisme subissent des dommages liés au stress oxydatif.
  • Une étude in vivo publiée en 2017 a montré que l'extrait éthanolique de feuilles d'Artichaut possède des propriétés antioxydantes significatives. En effet, il augmente les taux de glutathion (GSH), un antioxydant, et améliore l’activité des enzymes antioxydantes comme la catalase (CAT) et la superoxyde dismutase (SOD) dans le foie, les reins et le pancréas.

Une action cholagogue et cholérétique

L’Artichaut est une plante connue pour ses effets cholérétiques et cholagogues. En effet, l’Artichaut stimule la production de la bile (effet cholérétique), ce qui facilite la dégradation et l’absorption des graisses dans l’intestin. Il favorise également l'écoulement de la bile depuis la vésicule biliaire vers l'intestin (effet cholagogue), ce qui améliore la digestion et aide à prévenir la stagnation de la bile. L’ensemble de ces processus fait de l’Artichaut une plante dite amphocholérétique, c’est-à-dire qu’elle régule le flux biliaire, favorisant ainsi une meilleure digestion des graisses et l’évacuation de toxines.

Quelques données scientifiques :

  • Un essai clinique réalisé en 2003 sur des patients souffrant de dyspepsie fonctionnelle (trouble digestif caractérisé par des douleurs abdominales, des ballonnements), a montré que l'extrait de feuilles d'artichaut (ALE) est efficace pour soulager les symptômes de cette affection. Dans une étude contrôlée et randomisée, 247 patients ont reçu soit de l'ALE, soit un placebo. Les résultats ont montré que l’ALE permettait de réduire et de soulager les symptômes, ainsi que d’améliorer la qualité de vie des patients.
  • Une recherche in vivo publiée en 2018 a montré que l’extrait d’Artichaut augmente significativement la production et la sécrétion de la bile.

À privilégier pour faire une cure détox du foie

Une cure détox peut être bénéfique lorsque l’alimentation est déséquilibrée, trop copieuse, après les fêtes de fin d’année ou encore lors du changement de saisons. Elle aide à éliminer l’accumulation de toxines et permet au foie de retrouver un fonctionnement optimal. Cette cure peut être réalisée après des excès, au printemps ou à d’autres moments de l’année en vue de purifier l’organisme et d’améliorer la vitalité.

Compte tenu de ses propriétés synergiques pour le système hépatobiliaire, l’Artichaut fait partie des plantes à privilégier pour faire une détox naturelle du foie, seul ou en combinaison avec d’autres plantes détoxifiantes et/ou régulatrice de la fonction hépatobiliaire, telles que le Chardon-Marie, le Desmodium ou le Radis Noir.

Comment l’utiliser ?

Pour faire une cure détox, il est conseillé de prendre des feuilles d’Artichaut seules ou en association avec d’autres plantes, pendant 10 jours à trois semaines, à renouveler si nécessaire après une semaine de pause.

En gélules et en comprimés

L’Artichaut se présente sous forme de gélules ou de comprimés, habituellement dosés entre 200 et 600 mg. Ces formats offrent l’avantage de prévenir les risques de surdosage tout en atténuant le goût des plantes. Il existe des produits précisant le titrage en cynarine (généralement de 3 à 5%).

Conseils d’utilisation : Il est conseillé de suivre les indications du produit, car la dose recommandée peut varier selon le fabricant. Cette différence dépend de la qualité des extraits ainsi que de la taille des gélules ou des comprimés.

Populations à risque : Prendre des gélules ou des comprimés peut être difficile pour les personnes ayant des troubles de la déglutition, les personnes âgées ou les jeunes enfants.

En ampoules

Les ampoules renferment généralement un extrait aqueux ou sec de feuilles d’Artichaut. Elles offrent un dosage précis et sont plus faciles à ingérer que les gélules ou les comprimés, en particulier pour les personnes âgées ou celles rencontrant des difficultés à avaler. De plus, elles préservent les principes actifs de l'oxydation.

Conseils d’utilisation : Il est recommandé de suivre les instructions du fabricant, car la posologie peut différer en fonction du type d'extrait et de sa concentration.

En teinture mère

Les teintures mères sont des extraits obtenus en faisant macérer les feuilles fraîches d’Artichaut dans un mélange d'alcool et d'eau, ce qui permet d'en extraire les principes actifs.

Conseils d’utilisation : Concernant la posologie, il est conseillé de se conformer aux recommandations spécifiques de chaque produit, car celle-ci varie en fonction de la concentration en extrait et du taux d’alcool.

Populations à risque : L’utilisation de teintures mères est déconseillée aux femmes enceintes, allaitantes et aux jeunes enfants en raison de leur teneur en alcool.

En extrait fluide glycériné ou EPS

D’autres formes liquides de l’Artichaut sont disponibles, comme l’extrait fluide glycériné de plantes fraîches (ou extraits de plantes standardisés), permettant une extraction optimale des principes actifs de la plante. Cette méthode consiste à broyer à très basse température la plante (cryobroyage à -90°C). Les molécules actives sont ensuite extraites par un procédé de multiextraction hydroalcoolique et conservées dans une solution glycérinée, sans sucre, avec un taux d’alcool résiduel inférieur à 30%.

Conseils d’utilisation : Il est recommandé de se fier aux instructions du fabricant. Cette forme a l’avantage d’être moins concentrée en alcool que la teinture mère.

En tisane

Pour les feuilles d’Artichaut, l’infusion est la méthode à privilégier pour extraire leurs principes actifs en utilisant l’eau comme solvant. Ce procédé consiste à verser de l’eau bouillante sur les feuilles d’Artichaut et à laisser le mélange reposer pendant 10 à 15 minutes. Une fois ce temps écoulé, il suffit de filtrer avant consommation.

Conseils d’utilisation : Les quantités à utiliser varient selon les indications du fabricant ou les conseils du phytothérapeute. Il est important de respecter ces recommandations pour un usage optimal.

En poudre

La poudre d’Artichaut est produite par broyage mécanique de ses feuilles, contenant toutes ses molécules actives sous leur forme naturelle, également appelée totum. Cependant, son goût et son odeur peuvent ne pas plaire à tout le monde.

Conseils d’utilisation : Elle peut être intégrée à un smoothie, une purée de fruits non sucrée ou des soupes. Il est important de ne pas en consommer en excès et de la stocker à l’abri de la chaleur et de la lumière.

Effets indésirables et contre-indications

  • Des troubles gastro-intestinaux : La consommation des feuilles d’Artichaut peut provoquer des troubles gastro-intestinaux tels que des diarrhées et des nausées chez certaines personnes.
  • Un risque de polyurie : Chez certaines personnes plus sensibles, la prise de feuilles d’Artichaut peut entraîner une polyurie, caractérisée par une production excessive d'urine (plus de 3 litres par jour). Cela s'explique par son action diurétique, qui stimule la production d'urine et favorise l'élimination des excès de sel et d'eau dans l'organisme.
  • Des allergies : il est recommandé d'éviter la consommation d'Artichaut en cas d'allergie aux plantes de la famille des Astéracées, comme l'Achillée Millefeuille ou les Camomilles. 
  • En cas d’obstruction biliaire : l’utilisation des feuilles d’Artichaut est déconseillée aux personnes présentant des obstructions biliaires, car cette plante stimule l’évacuation de la bile.
  • Populations à risque : la consommation de feuilles d’Artichaut est déconseillée chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 12 ans, en raison du manque d’informations sur son effet dans ces situations. De plus, pendant l’allaitement, la consommation d’Artichaut n’est pas recommandée, car il peut réduire la production de lait.
 

D’autres plantes bénéfiques pour le foie

  • Le Chardon-Marie : grâce à ses composés actifs, les silymarines, le Chardon-Marie (Silybum marianum) protège le foie en agissant comme un antioxydant contre les radicaux libres. Il stimule également la production de protéines, favorisant ainsi la régénération et la multiplication des cellules hépatiques.
  • Le Desmodium : reconnu en médecine traditionnelle comme un hépato-protecteur, le Desmodium (Desmodium adscendens) est une plante appréciée pour ses bienfaits sur le foie. Des études in vitro ont mis en évidence son efficacité contre l’hépatite toxique, grâce à sa forte teneur en saponosides triterpéniques.
  • Le Radis Noir : une autre plante bénéfique pour le foie est le Radis Noir (Raphanus sativus). Il présente des propriétés cholérétiques et cholagogues, qui favorisent la production et l’évacuation de la bile, facilitant ainsi la digestion des graisses et l’élimination des toxines. De plus, ses glucosinolates stimulent les enzymes détoxifiantes du foie et protègent ses cellules contre les dommages oxydatifs.
  • Le Romarin : le Romarin (Rosmarinus officinalis) soutient la santé du foie grâce à ses propriétés cholérétiques, cholagogues et hépatoprotectrices. Ses bienfaits sont également renforcés par ses propriétés antioxydantes, notamment grâce à l’acide rosmarinique, un antioxydant qui protège les cellules hépatiques. Il peut être utilisé sous différentes formes, telles que l'huile essentielle de Romarin à Verbénone, les infusions de Romarin ou les macérats de bourgeons de Romarin.

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Bibliographie

Publication : Zapolska-Downar, D., Zapolski-Downar, A., Naruszewicz, M., Siennicka, A., Krasnodębska, B., & Kołodziej, B. (2002). Protective properties of artichoke (Cynara scolymus) against oxidative stress induced in cultured endothelial cells and monocytes. Life Sciences, 71(24), 2897–2908. https://doi.org/10.1016/s0024-3205(02)02136-7

Publication : Mehmetçik, G., Özdemirler, G., Koçak-Toker, N., Çevikbaş, U., & Uysal, M. (2008). Effect of pretreatment with artichoke extract on carbon tetrachloride-induced liver injury and oxidative stress. Experimental and Toxicologic Pathology, 60(6), 475–480. https://doi.org/10.1016/j.etp.2008.04.014

Publication : Colak, E., Ustuner, M. C., Tekin, N., Colak, E., Burukoglu, D., Degirmenci, I., & Gunes, H. V. (2016b). The hepatocurative effects of Cynara scolymus L. leaf extract on carbon tetrachloride-induced oxidative stress and hepatic injury in rats. SpringerPlus, 5(1). https://doi.org/10.1186/s40064-016-1894-1

Publication : Salem, M. B., Kolsi, R. B. A., Dhouibi, R., Ksouda, K., Charfi, S., Yaich, M., Hammami, S., Sahnoun, Z., Zeghal, K. M., Jamoussi, K., & Affes, H. (2017). Protective effects of Cynara scolymus leaves extract on metabolic disorders and oxidative stress in alloxan-diabetic rats. BMC Complementary and Alternative Medicine, 17(1). https://doi.org/10.1186/s12906-017-1835-8

Publication : Holtmann, G., Adam, B., Haag, S., Collet, W., Grünewald, E., & Windeck, T. (2003b). Efficacy of artichoke leaf extract in the treatment of patients with functional dyspepsia: a six‐week placebo‐controlled, double‐blind, multicentre trial. Alimentary Pharmacology & Therapeutics, 18(11–12), 1099–1105. https://doi.org/10.1046/j.1365-2036.2003.01767.x

Publication : Martínez, G., Diéguez, S. N., Rodríguez, E., Decundo, J. M., Romanelli, A., Paggi, M. B. F., Gaudio, D. S. P., Amanto, F. A., & Soraci, A. L. (2018). Effect of Cynara scolymus and Silybum marianum extracts on bile production in pigs. Journal of Applied Animal Research, 46(1), 1059–1063. https://doi.org/10.1080/09712119.2018.1456441

Ouvrage : Lorrain, É. (2019). Grand Manuel de phytothérapie. Dunod.