L’allergie est une anomalie de fonctionnement du système immunitaire occasionnant une baisse de tolérance face à une substance normalement inoffensive, appelée allergène. Dans ce cas, l’organisme surréagit après l’ingestion, l’inhalation ou après l’application d’un allergène sur la peau. Il existe plusieurs natures d’allergies : aériennes (pollens, poils d’animaux domestiques, acariens, etc.), alimentaires, médicamenteuses, cosmétiques, etc. Compte tenu de ses propriétés anti-allergiques, anti-inflammatoires et antiprurigineuses, l’Aloe Vera peut être intéressant à utiliser en cas d’allergies respiratoires ou cutanées. Cependant, il ne permet pas de traiter les cas graves comme le choc anaphylactique ou la crise d’asthme. Attention par ailleurs car l’Aloe Vera peut aussi être source d’allergie : érythème, picotements, éruption cutanée, etc. L’allergie à l’Aloe Vera est relativement rare et mineure. Elle résulte généralement d’un jus ou d’un gel d’Aloe Vera de mauvaise qualité ou d’une allergie aux Amaryllidacées.
Cet article a été mis à jour le 22/07/2024Les allergies respiratoires résultent de l’inhalation d’un allergène dans l’air de son habitat ou dans l’environnement extérieur. Acariens, pollens ou poils d’animaux sont fréquemment source d’allergie respiratoire. Les deux allergies respiratoires majeures sont la rhinite allergique et l’asthme allergique. La rhinite allergique peut se manifester par un écoulement nasal fréquent, des éternuements, un nez bouché, un larmoiement, des démangeaisons, tandis que l’asthme allergique se traduit par une difficulté à respirer, une respiration sifflante, de la toux et une oppression thoracique. Les symptômes de l’asthme allergique résultent de l’inflammation de la muqueuse des bronches et de la synthèse de mucus. Dans ce cas, le médecin allergologue ou pneumologue peut prescrire des antihistaminiques, des corticoïdes ou des bronchodilatateurs pour réduire les manifestations de l’allergie respiratoire. En effet, les antihistaminiques ont pour rôle d’inhiber la synthèse d’histamine incriminée dans l’allergie tandis que les corticoïdes apaisent les symptômes allergiques grâce son action sur le système immunitaire et son action anti-inflammatoire.
Dans certains ouvrages, l’Aloe Vera est qualifié de plante anti-allergique suite à une étude datant de 1999. Il permettrait de réduire la sensibilité à l’allergène et de soulager les symptômes de l’allergie. Cette étude a observé le mécanisme d’action de l’alprogène (glycoprotéine du gel d’Aloe Vera) sur la libération de médiateurs (histamines et leucotriènes) dans les mastocytes au niveau pulmonaire des cobayes. Les mastocytes sont plus précisément des cellules immunitaires intervenant dans les réactions allergiques. Les chercheurs ont observé que l’alprogène a diminué la libération d’histamine et de leucotriènes. La molécule en question aurait donc de très bonnes propriétés anti-inflammatoires et anti-allergiques. Cette même étude suggère que l’alprogène est une molécule intéressante en cas d’hypersensibilité allergique et de troubles asthmatiques. C’est sans doute pourquoi la littérature conseille de boire quotidiennement du pur jus d’Aloe Vera pour soulager ce type d’allergie. Cette étude est certes prometteuse, mais elle ne porte que sur une seule molécule, probablement minoritaire dans la composition de l’Aloe Vera. Il n’est donc pas encore possible de la considérer comme un antihistaminique alternatif en cas d’allergie respiratoire. Utilisé en spray, il peut cependant aider à apaiser les symptômes allergiques (nez bouché, écoulement nasal, etc.), pour favoriser l’élimination des allergènes et pour protéger la muqueuse nasale. Des recherches futures permettront de définir le mode d’utilisation de cette molécule très prometteuse et de s’assurer de l’innocuité chez l’homme. Il existe par ailleurs d’autres antihistaminiques naturels efficaces contre les allergies, même s’ils ne permettent pas non plus de traiter les crises d’asthme ou d’autres situations d’urgence (choc anaphylactique par exemple).
Eczéma, gonflement, rougeur ou prurit sont les signes d’une allergie. L’allergie cutanée peuvent résulter d’une allergie alimentaire, cosmétique, professionnels ou encore d’une allergie aux médicaments. L’allergie se différencie de la dermatite d’irritation qui résulte elle d’une agression physique ou chimique sur la peau (produits ménagers, lavage fréquent des mains, etc.). Contrairement à l’allergie, la dermite d’irritation ne fait pas intervenir des allergènes.
Le gel d’Aloe Vera peut être une solution naturelle intéressante en cas d’eczéma de contact, de prurit ou d’urticaire. En effet, il peut apaiser les démangeaisons cutanées tout en hydratant la peau grâce à ses propriétés antiprurigineuses, anti-inflammatoires et hydratantes. Les propriétés antiseptiques de l’Aloe Vera aide à prévenir le risque d’infection. Bien que l’Aloe Vera présente des propriétés intéressantes, il est important de demander l’avis d’un professionnel de santé pour s’assurer que l’application de gel d’Aloe Vera est adaptée à la situation et qu’une prise en charge médicale supplémentaire n’est pas nécessaire (la prescription d’anti-allergiques généraux par exemple). Noter par ailleurs que l’application de gel d’Aloe Vera ne sera d’aucune utilité en cas d’œdème associé à une allergie sévère (choc anaphylactique et œdème de Quincke).
Par voie cutanée :
Par voie orale :
Une allergie au gel d’Aloe Vera est reconnaissable par une dermatite, un érythème, une éruption cutanée, une sensation de picotements ou de brûlures sur la peau. Ces symptômes allergiques ont été rapportés dans des études très anciennes réalisées avec un gel d’Aloe Vera de faible qualité. Il comprenait, entre autres, des contaminants (anthraquinones) et des conservateurs. Toutefois, ces études estiment que les réactions allergiques et cutanées sont rares, minimes et réversibles. D’ailleurs, le NRSC (National Science and Reasearch Council ou le Conseil National de la Science et de la Recherche) admet le gel d’Aloe Vera comme un ingrédient “probablement sain” en application cutanée. Un gel d’Aloe Vera de qualité contrôlé en anthraquinones ou en dérivés hydroxyanthracéniques réduit considérablement le risque allergique. C’est pourquoi, il est important de choisir un gel d’Aloe Vera de qualité avant toute utilisation. Bien entendu, il est contre-indiqué d’appliquer ou de boire de l’Aloe Vera chez les personnes allergiques à cette plante ou à la famille de plantes des Amaryllidacées (anciennement Liliacées ou Alliacées). Les Amaryllidacées comprennent notamment la ciboulette, l’ail, l’asperge, le lys et la tulipe.
Avant d’acheter un gel d’Aloe Vera, il est important de vérifier certaines informations (la composition, le contrôle des contaminants, le processus de fabrication et les certifications) sur le packaging de ce produit afin de tirer profit de l’ensemble des bienfaits de l’Aloe Vera.
En résumé, un gel d’Aloe Vera de qualité doit être constitué de pur jus d’Aloe Vera (“Aloe Barbedensis Leaf Juice”) stabilisé à froid. En plus d’être certifié bio, le gel d’Aloe Vera doit subir des contrôles de surveillance plus poussés à l’égard des contaminants (anthraquinones ou en dérivés hydroxyanthracéniques) pour réduire le risque allergique.
Vigilance avec le gel d’Aloe Vera fait maison ! Pour obtenir son propre gel d’Aloe Vera, de nombreuses personnes procèdent à l’extraction de la pulpe fraîche au cœur de la feuille de l’Aloe Vera. Cette pratique de plus en plus fréquente n’est pourtant pas sans risque ! Selon les méthodes d’extraction, le gel d’Aloe Vera présent au cœur de la feuille peut être contaminé par la sève renfermant les anthraquinones (dont l’aloïne). À la maison, il est compliqué de garantir l’absence totale d’anthraquinones dans le gel d’Aloe Vera extrait.
Contrairement au gel, le jus d’Aloe Vera a une texture plus liquide et mieux adaptée à la consommation par voie orale. Avant d’acheter un jus d’Aloe Vera, il est essentiel de vérifier sa qualité afin de profiter pleinement des bienfaits de la plante.
En plus de la composition et du conditionnement, vérifier, comme pour le gel d’Aloe Vera : le processus de fabrication, le contrôle des contaminants et les certifications bio (se référer aux explications).
Note moyenne: 5 ( 2 votes )
Publication : Michayewicz, N. (2013). L’Aloe vera, plante médicinale traditionnellement et largement utilisée depuis des millénaires, aux nombreuses propriétés thérapeutiques. Plante miracle ?. Thèse pour le Diplôme d'état de Docteur en Pharmacie. Université de Lorraine.
Publication : Morin, E. (2008). Aloe Vera (L.) Burm.F. : Aspects pharmacologiques et cliniques. Thèse pour le Diplôme d'état de Docteur en Pharmacie. Université de Nantes - Faculté de Pharmacie.
Publication : Lang, M., Flabbee, J., Adam, T., Monitor, L., & Bursztejn, A. (2021). L’Aloé Vera, une plante pas si apaisante. Revue Française D’allergologie, 61(4), 263‑264. https://doi.org/10.1016/j.reval.2021.03.087
Ouvrage : D’allergologie, F. F., Wallaert, B., & Birnbaum, J. (2014). Le grand livre des allergies. Editions Eyrolles.
Ouvrage : Chavanne, P. (2016). Découvrez les vertus de l’aloe Vera : La plante magique pour votre santé.
Site Web : Allergies ⋅ Inserm, La science pour la santé. (2017). Inserm. https://www.inserm.fr/dossier/allergies/#:%7E:text=Lorsqu’un%20allerg%C3%A8ne%20se%20lie,lors%20de%20la%20r%C3%A9action%20allergique.
Site Web : Comprendre les allergies. (s. d.). ameli.fr | Assuré. https://www.ameli.fr/rhone/assure/sante/themes/allergie/comprendre-allergies
Site Web : L’allergie — le Réseau national de surveillance aérobiologique — RNSA. (s. d.). https://www.pollens.fr/le-reseau/allergie
Site Web : Milliat, F., & François, A. (2018). Les mastocytes, stakhanovistes de l’immunité. MéDecine/Sciences/MS. MéDecine Sciences, 34(2), 145‑154. https://doi.org/10.1051/medsci/20183402012
Site Web : Institut Pasteur de Lille. (2024b, juillet 10). Allergies au pollen : que faire pour soulager les symptômes ? Institut Pasteur de Lille. https://pasteur-lille.fr/2022/04/27/allergies-pollen-traitement/