Pour une consommation orale, l’Aloe Vera se présente en gel, en jus ou en boisson. Préférer plutôt les gels ou les jus d’Aloe Vera purs, stabilisés à froid, certifiés bio et contrôlés en contaminants pour profiter pleinement et sans risques des bienfaits de la plante. À l’inverse, éviter les boissons à base d’Aloe Vera qui elles sont de moindre qualité (riches en sucres, en colorants, en arômes, etc.) et bien évidemment pauvres en Aloe Vera. L’Aloe Vera a fait l’objet d’études scientifiques en lien avec ses supposées propriétés hypoglycémiantes, hypocholestérolémiantes et hépatoprotectrices. Pour l’heure, il est relativement précoce pour confirmer le mode d’action, l’efficacité et la sécurité de l’Aloe Vera dans la prise en charge de ces pathologies. Par ailleurs, une étude de cas rapporte le cas d’une patiente présentant une hépatotoxicité suite à la prise d’un complexe « Détox Aloe Vera 20 jours ».

Cet article a été mis à jour le 08/11/2024

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Ne pas confondre le Gel d’Aloe Vera, le jus et les boissons

Le gel d’Aloe Vera natif

Il correspond en réalité à la pulpe d’Aloe Vera isolée du parenchyme mucilagineux issu du cœur de la feuille de l’Aloe Vera. Un bon gel d’Aloe Vera natif doit être constitué exclusivement d’un jus d’Aloe Vera “Aloe Barbedensis Leaf Juice”, d’un agent gélifiant et d’un conservateur. Pour profiter pleinement des bienfaits de ce gel, éviter à tout prix les gels d’Aloe Vera reconstitués à partir de la poudre d’Aloe Vera ou composés majoritairement d’eau. Préférer les gels d’Aloe Vera stabilisés à froid, certifiés bio et contrôlés en contaminants (anthraquinones et dérivés hydroxyanthracéniques). Présents dans le latex de la plante, ces types de contaminants sont à l’origine d’une forte activité laxative et d’effets irritants sur les parois de l’intestin. Il est donc déconseillé de consommer par voie orale du gel d’Aloe Vera fait maison. En effet, les techniques d’extraction mises en œuvre ne permettent pas de garantir l’absence totale d’anthraquinones dans le gel d’Aloe Vera.  Pour un usage par voie orale, s’assurer que le gel d’Aloe Vera est réservé à une consommation alimentaire et non à un usage cosmétique.

Le jus d’Aloe Vera

Ce jus découle du broyage de la pulpe d’Aloe Vera suivie de l’étape de pressage. Le jus d’Aloe Vera est moins épais que le gel et est plus apprécié en ingestion. Pour bénéficier des propriétés de ce jus, privilégier un 100 % pur jus d’Aloe Vera “Aloe Barbedensis Leaf Juice” stabilisé à froid, certifié bio et contrôlé en contaminants. Il doit aussi être dépourvu d’additifs, de colorants ou d’arômes.

Les boissons à l’Aloe Vera

À la différence des deux formes précédentes, les boissons à l’Aloe Vera contiennent essentiellement de l’eau, du sucre, des colorants et des arômes. Ces boissons peuvent être issues d’un mélange de jus d’Aloe Vera et de jus (ou arôme) de fruits ou être obtenues à partir de très faibles concentrations en Aloe Vera. Contrairement au jus ou au gel d’Aloe Vera, les boissons à base d’Aloe Vera ne sont pas à privilégier compte tenu de la faible teneur en Aloe Vera et de leur mauvaise composition. Ces types de boissons ultra-transformées doivent être consommées occasionnellement comme aliments plaisir et non dans l’espoir d’avoir des bienfaits sur l’organisme. Vigilance : les boissons à l’Aloe Vera sont parfois appelées jus d’Aloe Vera. C’est pourquoi, il est primordial d’analyser la composition de ces types de produits avant de les acheter et de vérifier notamment que le premier ingrédient soit du jus d’Aloe Vera “Aloe Barbedensis Leaf Juice”.

Comment consommer l’Aloe Vera ?

Il est tout à fait possible de consommer le jus ou le gel d’Aloe Vera pur. Ils peuvent aussi être dilués dans de l’eau, dans un jus de fruits ou dans un smoothie pour masquer le goût amer de ces solutions buvables. Dans la plupart des cas, on recommande de boire le jus ou le gel d’Aloe Vera avant les repas, voire le matin à jeun pour une meilleure assimilation des nutriments. Bien se rapporter aux indications mentionnées sur le packaging du produit.

Peut-on boire de l’Aloe Vera tous les jours ?

Par voie orale, la consommation quotidienne et prolongée d’Aloe Vera (jus ou gel) n’est pas préconisée et nécessite dans ce cas précis un conseil médical. De manière générale, il est recommandé de boire de l’Aloe Vera ponctuellement ou éventuellement sous forme de cure dans le but d’apaiser certains maux du quotidien : brûlure d’estomac, reflux gastrique, etc. C’est également l’occasion de rappeler que des maux du quotidien persistants peuvent refléter une pathologie plus grave. Un avis médical est donc primordial en cas de consommation quotidienne et prolongée. L’Aloe Vera doit être inclus dans une alimentation variée et équilibrée ainsi qu’un mode de vie sain. Par ailleurs, il est vivement conseillé de ne pas excéder la dose journalière préconisée par le fabricant.

Y-a-t-il un danger à boire de l’Aloe Vera ?

La consommation orale de jus ou de gel d’Aloe Vera de qualité ne comporte pas de danger majeur, hormis en cas d’allergie à l’Aloe Vera ou à la famille de plantes des Amaryllidacées (autrefois Liliacées ou Alliacées) qui contiennent entre autres l’ail, l’asperge, la ciboulette, le lys et la tulipe. Par ailleurs, le choix d’un jus ou d’un gel d’Aloe Vera de qualité (certifié bio, contrôlé en contaminants, sans conservateurs, etc.) réduit considérablement le risque allergique. Les allergies peuvent se manifester par une éruption cutanée, un érythème, une dermatite, une sensation de picotements ou de brûlures sur la peau. D’ailleurs, des études anciennes admettent que les manifestations allergiques sont particulièrement rares et mineures et qu’elles résultent d’un gel d’Aloe Vera de moindre qualité. En revanche, comme la plupart des plantes médicinales, l’Aloe Vera présente des contre-indications ou des précautions d’emploi. Il est donc primordial de les connaître avant toute consommation orale.

  • Les femmes enceintes et allaitantes ainsi que les enfants ne doivent en aucun cas boire de l’Aloe Vera.

  • Il est impératif de demander conseil à un professionnel de santé en cas de pathologies (diabète, cancer, problèmes rénaux, etc.) ou de traitements médicamenteux avant toute ingestion.

  •  Enfin, une consommation prolongée de jus ou de gel d’Aloe Vera nécessite un avis médical.

Dans quel cas l’utiliser ?

Pour les maux d’estomac

L’Aloe Vera est traditionnellement employé contre les irritations, les brûlures ou les ulcères à l’estomac. L’Aloe Vera détient des propriétés anti-inflammatoires, cicatrisantes et cytoprotectrices de la muqueuse digestive intéressantes en cas de maux d’estomac. Les propriétés anti-inflammatoires pourraient provenir des mucilages que l’Aloe Vera contient, de son action sur les médiateurs de l’inflammation ou sur la synthèse de mucus. En tapissant les muqueuses de l’estomac, le mucus permettrait de protéger l’estomac de l’acidité et des enzymes. De plus, cette plante aurait la capacité de réduire la sécrétion importante d’acide gastrique. Les personnes présentant des brûlures d’estomac évoquent un soulagement. Les mécanismes d’action sont encore mal connus et les études portent notamment sur le modèle murin. Son efficacité n’a pas encore été validée pour l’ensemble des maux d’estomac. Par ailleurs, l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) émet « son usage non prouvé en médecine traditionnelle contre les ulcères gastro-intestinaux ».

Pour ses propriétés métaboliques

À ce jour, il existe de nombreuses études ayant pour objectif l’étude des propriétés hypoglycémiantes et hypocholestérolémiantes de l’Aloe Vera. Néanmoins, les études ne sont pas toutes unanimes et encore. En cas de pathologies ou de troubles métaboliques, il est donc fortement recommandé de consulter un médecin et de suivre le traitement prescrit. L’Aloe Vera ne doit en aucun remplacer un traitement ou un suivi médical.

Des effets hypoglycémiants

Une étude datant de 2008 a analysé l’activité antidiabétique et l’histologie des organes chez des rats diabétiques induits par streptozotocine ou STZ (réactif induisant un diabète de type 1). Les chercheurs ont observé une diminution du niveau de glycémie à jeun au bout de 2 semaines et un retour à la normale de la glycémie à jeun après 3 semaines. D’où cet effet hypoglycémiant. Par ailleurs, les chercheurs constatent chez les rats diabétiques traités par l’Aloe Vera une absencede glucose et de cétone dans les urines par rapport aux rats non traités. En temps normal, la présence de glucose et de corps cétoniques dans les urines peut refléter un diabète non ou mal traité. Concernant l’histologie des organes, on remarque également un effet protecteur sur le foie et un accroissement du nombre d’ilots dans le pancréas, semblable aux rats non porteurs de diabète.

Des études supplémentaires et détaillées sont requises pour confirmer l’efficacité et la sécurité de l’Aloe Vera dans la prise en charge du diabète. Ces études permettront de préciser les doses à prendre et d’identifier les molécules actives de la plante intervenant dans cette pathologie.

Des effets hypocholestérolémiants

De nombreuses études ont étudié les propriétés hypocholestérolémiantes de l’Aloe Vera et certaines ont observé une réduction du cholestérol total et de LDL. En revanche, d’autres études réalisées sur ce domaine sont contradictoires et les mécanismes d’action sont encore méconnus. Il se pourrait que ces propriétés résultent des stérols végétaux (β-sitostérol, campestérol et cholestérol) naturellement présents dans la pulpe d’Aloe Vera (fraction lipidique représentant 4 % du poids sec de la pulpe) ou de la composition en glucomannane (fibres solubles) de l’Aloe Vera. On sait aujourd’hui que :

  • les stérols végétaux permettent de diminuer l’absorption du cholestérol au niveau de l’intestin par un effet de compétition et, par conséquent, de réduire le passage du cholestérol en direction du sang.
  • le glucomannane (fibres solubles) diminue la réabsorption en sels biliaires, accroît leur production à partir du cholestérol et abaisse ainsi le taux de LDL-cholestérol (mauvais cholestérol).

Toutefois, il est impossible d’affirmer que les propriétés hypocholestérolémiantes de l’Aloe Vera sont issues des stérols végétaux et du glucomannane. Ces données prometteuses nécessitent encore des études complémentaires. Il est donc déconseillé, en cas d’hypercholestérolémie, d’arrêter un traitement en cours pour le remplacer par de l’Aloe Vera.

Un intérêt limité pour le foie et la détox ?

De nombreuses études scientifiques ont étudié l’effet hépatoprotecteur de l’Aloe Vera dans le cadre d’un diabète, d’une hépatite alcoolique ou d’une hépatotoxicité engendrée par des substances ou des agents chimiques comme les médicaments. Ces études reconnaissent l’activité hépatoprotectrice de l’Aloe Vera. De plus, les cures détoxifiantes et notamment celles à base d’Aloe Vera sont souvent pratiquées au début du printemps ou après les fêtes dans le but d’éliminer les toxines ou de soutenir les fonctions du foie. Cependant, son intérêt pour le foie et la détox questionne. Bien que l’Aloe Vera ait montré un effet protecteur pour le foie, une étude de cas relève l’existence de lésions hépatiques après consommation d’un produit « Détox Aloe Vera 20 jours ». C’est pourquoi, il est important d’être vigilant à la qualité des produits et de demander un conseil à un professionnel de la santé en cas de doute. Pour faire une détox naturelle du foie, il existe une panoplie d’extraits naturels adaptés selon ses envies et ses objectifs tels que l’huile essentielle de Citron pour les lendemains de fêtes, la sève de Bouleau ou le macérat de bourgeons de Bouleau pubescent pour se détoxifier juste avant le printemps.

Des propriétés hépatoprotectrices encore à l’étude

En 2014, une étude avait pour objectif d’observer les effets antioxydants et anti-inflammatoires de l’Aloe Vera chez des souris mâles souffrant d’hépatite induite par le paracétamol en vue de confirmer si cette plante permet de diminuer les lésions au niveau du foie. Pour information, les conséquences d’un surdosage en paracétamol sont des lésions hépatiques et une déplétion en L-glutathion réduit (GSH) en raison du stress oxydatif important. Les chercheurs ont observé une amélioration significative du taux de GSH, de MDA (peroxydation lipidique), d’interleukine 12 (IL-12) et 18 (IL-18) ainsi qu’une amélioration de la gravité de nécro-inflammation hépatique des souris ayant pris des doses importantes de paracétamol et traités par de l’Aloe Vera par rapport aux souris non traités. Ces résultats sont prometteurs, mais trop limités. Des études complémentaires sont encore nécessaires pour comprendre le mécanisme d’action et confirmer ces effets hépatoprotecteurs chez l’homme.

Un cas d’hépatotoxicité recensé

Une étude de cas (patiente de 47 ans) rapporte des lésions hépatiques et des maladies chroniques à la suite de la prise d’un complexe « Détox Aloe Vera 20 jours ». Les chercheurs supposent que des alcaloïdes contenus dans ce complexe pourraient être à l’origine des lésions du foie. Cependant, l’Aloe Vera n’est pas censé contenir des alcaloïdes et la composition complète du produit n’est pas précisée. Dans ces conditions, il est difficile de savoir si c’est l’Aloe Vera contenu dans «Détox Aloe Vera 20 jours» qui est à l’origine des effets toxiques pour le foie de ce produit.

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Bibliographie

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