L’Ail est un condiment très utilisé en cuisine, mais malheureusement, peu d’études ont été réalisées sur sa consommation chez les femmes enceintes. En usage alimentaire, il est possible d’en consommer lorsque les doses journalières recommandées sont respectées et que cette consommation n’est pas quotidienne. En revanche, il est déconseillé de prendre de l’Ail en cure ou sous forme de compléments alimentaires chez les femmes enceintes, surtout lors du premier et dernier trimestre de grossesse. De nombreuses précautions sont à prendre avant d’en consommer lors d’une grossesse. Cet article reprendra les recommandations de consommation de l’Ail chez la femme enceinte, ainsi que les précautions à prendre pour le faire en toute sécurité.
Cet article a été mis à jour le 29/08/2023D’après le faible nombre d’études réalisées à ce sujet, l’Ail pris en usage alimentaire n’aurait pas montré de graves effets négatifs sur les femmes enceintes. Cela signifie qu’il doit être consommé en respectant les doses journalières recommandées et pas tous les jours. Il n’existe toutefois pas assez d’études sérieuses pour permettre d’être sûr de la nocivité ou non de l’Ail pendant la grossesse. Il est préférable de demander l’avis d’un professionnel de santé en cas de doutes.
Quelques recherches ont démontré que l’Ail pourrait prévenir la prééclampsie et la rétention des protéines dans les urines. Cette pathologie de grossesse se caractérise par une élévation de la pression artérielle pouvant se produire à partir du milieu du second trimestre. Il est également associé une élévation de la quantité de protéines dans les urines. Cependant, les études à ce sujet sont assez contradictoires et il n’y a pas assez de preuves pour prescrire une consommation accrue d’Ail pour réduire la prééclampsie et ses complications.
L’Ail ne doit pas être consommé sous forme de cure ou de compléments alimentaires pendant la grossesse. En raison de son effet anticoagulant (diminue la coagulation du sang et le fluidifie), l’EMA (European Medicines Agency) conseille même de ne pas en consommer, surtout avant l’accouchement. L’Ail pourrait entraîner une hémorragie, principalement si l’accouchement se fait par césarienne. Au début de la grossesse ou lors d’une grossesse à risque, l’Ail pourrait aussi déclencher une fausse couche.
Des études ont démontré qu’une surconsommation d’Ail chez les femmes enceintes avait entraîné des brûlures d’estomac et des nausées (même avec l’odeur). En outre, une autre recherche a montré que l’Ail pouvait changer l’odeur du liquide amniotique.
Il est également recommandé de bien laver l’Ail avant de le consommer afin de retirer les éventuelles traces de terre et d’ainsi éviter la toxoplasmose (infection parasitaire causée par Toxoplasma gondii, pouvant entraîner de graves dommages chez le fœtus) chez les femmes enceintes non immunisées.
Il est recommandé de ne pas dépasser les doses journalières recommandées :
Ail séché : 900 à 1380 mg soit ½ à ¾ de cuillère à café
Ail cru : 1 à 2 gousses
Il est conseillé de n’en prendre qu’en usage alimentaire (pas tous les jours et en respectant les quantités recommandées) et non en cure ou sous forme de compléments alimentaires. Dans ces deux derniers cas, un surdosage pourrait arriver rapidement.
L’Ail peut être intégré à toutes sortes de plats comme pour assaisonner les viandes, les légumes, les vinaigrettes, un houmous, etc. L’Ail se garde à l’abri de la lumière et dans un contenant hermétique pour éviter l’humidité.
L’Ail possède quelques précautions d’emploi dont il est nécessaire de prendre connaissance avant d’en consommer :
Une surconsommation d’Ail entraîne une mauvaise haleine et des odeurs corporelles désagréables, des irritations, brûlures, picotements et douleur dans la bouche, des irritations de l’estomac et de l’intestin, ainsi que des maux de tête, des vertiges et des nausées.
Certaines personnes peuvent être allergiques à l’Ail et ses composants : disulfure de dialyle, sulfide d’allylpropyle, allicine. La vigilance est de mise.
L'Ail est contre-indiqué en cas de porphyrie (pathologie héréditaire qui est caractérisée par une carence en enzymes spécifiques impliquées dans la synthèse de l’hème).
L’Ail peut interagir avec certains médicaments comme les anticoagulants, les antiagrégants plaquettaires, les antidiabétiques, les traitements en cas de troubles de la thyroïde, d’une hypertension, de VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) et de l’hyperplasie bénigne de la prostate. Demander conseil à un professionnel de santé en cas de doutes.
Ne pas consommer le germe à l’intérieur de l’Ail car il risque d’entraîner de forts maux de ventre.
Des précautions sont à prendre quand l’Ail est gardé dans de l’huile. Ce milieu est propice au développement d’une bactérie responsable du botulisme (affection neurologique provoquée par la toxine produite par Clostridium botulinum). Garder cette préparation au frigo et la consommer dans les 7 jours.
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