Comment traite-t-on les acouphènes ?

Commençons d'abord par le diagnostic. On va se servir d'une technique bien précise, l'acouphénométrie, pour estimer les caractéristiques physiques des acouphènes. Il s'agit donc d'abord de déterminer la fréquence et l'intensité grâce à un audiogramme qui va tenter d'analyser les sons dans une certaine oreille en diffusant dans l'autre. Cette méthode est utilisée afin de reproduire un travail que fait déjà incroyablement le cerveau. En effet, suite à une baisse d'audition ou des capacités de l'appareil auditif, le cerveau est capable de créer des sons identiques sur une fréquence spécifique. Mais malgré la difficulté de diagnostic et donc d'un choix de traitement efficace, il reste quelques méthodes pour soigner ces vilains perturbateurs sonores.

En dehors des nouvelles techniques thérapeutiques, certains médicaments classiques sont parfois prescrits pour traiter les acouphènes. On va par exemple trouver les anti-épileptiques, les anxiolytiques, ou encore les antidépresseurs. Malheureusement ce type de remèdes a bien souvent ses limites : effets secondaires, dépendance, accoutumance. Il semblerait donc que la médecine alternative ait gagné sa place au sein des traitements anti-acouphènes.

La première technique vers laquelle vous pouvez vous tourner est la stimulation électro-acoustique (ou encore thérapie séquentielle sonore). La méthode, mise au point pour aider le cerveau à filtrer le son, se décline en ses différentes étapes : le médecin vient poser des électrodes sous l'oreille du patient afin de stimuler électriquement la zone concernée du cerveau. Cette stimulation agit sur le système nerveux central, c'est-à-dire qu'elle va altérer les connexions du cerveau. Le son diffusé par le médecin va forcer la matière grise à faire travailler la zone défectueuse. L'action trouve son efficacité dans la perception : l'objectif n'est pas de tuer l'acouphène, c'est de le transformer, le rendre supportable, vivable.

À prendre en considération également, les interventions chirurgicales. Il est parfois nécessaire de retirer l'étrier de l'appareil auditif quand il est usé par exemple. L'otospongiose, maladie qui empêche le passage des sons dans l'oreille moyenne, est aussi une bonne excuse pour un coup de bistouri. Rassurez-vous, bien que la chirurgie soit très minutieuse (un bon nombre de nerfs sont reliés à ce niveau), ce type d'opération se démocratise et se montre de plus en plus efficace, surtout pour venir à bout à long terme de sifflements et bourdonnements incessants.

Toujours dans un objectif similaire, celui de réduire et non faire disparaître l'acouphène, certains psychothérapeutes et ORL utilisent la sophrologie. Les patients apprennent à oublier les sons en se détendant, en relâchant leurs muscles et en maîtrisant leur respiration.

Un souvenir sonore associé à une image mentale agréable peut aider la personne en souffrance dans l'acceptation du bruit. On peut d'ailleurs faire le pont entre cette méthode et celle de l'hypnose.