L’acérola est une véritable source d’antioxydants, particulièrement grâce à sa teneur en vitamine C. C’est un fruit qui est cultivé en Amérique du Sud et qui regorge de bienfaits pour l’organisme. L’acérola n’est pas dangereux pour la santé. Cependant, il existe des risques liés au surdosage avec des effets secondaires plus ou moins contraignants pour la santé. L’acérola, en raison de sa teneur élevée en vitamine C, peut aussi interagir avec certains médicaments. En effet, c’est le fruit le plus riche en vitamine C dans le monde et le fait de ne pas respecter les doses recommandées peut avoir des effets néfastes. Cet article permettra donc de faire le point sur les précautions d’emploi à prendre quant à la consommation d’acérola, les interactions médicamenteuses ainsi que quelques conseils d’utilisation.
Cet article a été mis à jour le 21/08/2024Il faut savoir que l’acérola est très bien connu des scientifiques. Il n’existe actuellement pas d’effets secondaires propres à ce fruit. Cependant, les recommandations qui régissent sa consommation s’appliqueraient plutôt à la forte concentration de vitamine C contenue dedans.
En effet, la prise de vitamine C à de très hautes doses peut provoquer des effets secondaires, dépendamment de la durée aussi. Par exemple, à des doses supérieures à 2 g/j, la vitamine C peut brouiller les résultats de certains bilans sanguins, à savoir :
La mesure de la créatinine (déchet produit par les muscles)
La mesure du glucose sanguin et urinaire
Ainsi, la poudre d’acérola, étant très concentrée en vitamine C, pourrait causer des effets indésirables au niveau digestif si les doses recommandées ne sont pas respectées. En effet, il existe un seuil de tolérance digestive quant à la consommation de cette vitamine. Si prise à une dose très importante, il peut arriver, dans certains cas, de ressentir un inconfort intestinal qui peut se manifester par des brûlures d’estomac, des nausées et vomissements en raison de son acidité, mais aussi des gaz ou une diarrhée. Pour mieux comprendre le mécanisme, il faut savoir que la vitamine C a une absorption lente. Sa concentration sera alors beaucoup plus importante au niveau de la paroi intestinale que dans le sang. De ce fait, cette forte quantité va exercer une pression osmotique pour tenter de rétablir l’équilibre entre les deux. Cela va alors déclencher l’arrivée d’une grande quantité d’eau au niveau des intestins, et provoquer de ce fait une diarrhée, car la vitamine C va agir comme un laxatif. Aussi, l’excédent de vitamine C dans le côlon, ne pouvant pas être absorbé, sera métabolisé par les bactéries, et de ce fait, causera une fermentation colique qui engendrera des flatulences.
Lorsque le taux de ferritine (forme de stockage du fer) s’accumule dans l’organisme et dépasse le taux maximal recommandé dans le sang (300mg/L), on appelle ça une hémochromatose. Il est donc conseillé d’être prudent et de prendre l’avis de son médecin quant à l’utilisation de l’acérola, et ce, en raison de la vitamine C contenue dedans. En effet, comme cité ci-dessus, cette dernière permet une meilleure absorption du fer. Cependant, lorsqu’il est absorbé en excès, le fer peut avoir un effet pro-oxydant avec la vitamine C et, de ce fait, libérer des radicaux libres en excès. Ces derniers vont donc oxyder les cellules et seront, en partie, responsables du vieillissement prématuré de l’organisme. Aussi, les personnes atteintes d’hémochromatose sont à risque d’insuffisance cardiaque sévère lorsque les apports en vitamine C dépassent les doses recommandées sur le long terme. La toxicité apparaît à partir de 500 mg/j de Vitamine C.
L'acérola, étant très concentré en vitamine C, est contre-indiqué chez les personnes qui ont des antécédents de calculs rénaux de nature oxalique. Pour mieux comprendre le mécanisme d’action, il faut savoir que l’excès de vitamine C est éliminé dans les urines sous forme d’oxalates. De ce fait, lorsque certaines personnes sont sujettes à des lithiases rénales, un apport trop important d’acide ascorbique, à raison de plus d’1 g/j, pourrait favoriser la production d’oxalates. Ces derniers se fixeront aux minéraux pour former des cristaux (calculs rénaux), et augmenteront le risque d’obstruer les voies urinaires. Aussi, la vitamine C est contre-indiquée chez les personnes atteintes d’insuffisance rénale aiguë ou chronique pour les mêmes raisons. Selon une revue médicale suisse, la vitamine C devrait être considérée comme un complément alimentaire qui peut potentiellement provoquer des dégâts néphrotiques, si consommée à très hautes doses et à long terme, indépendamment de la présence ou non d’une maladie rénale. De manière générale, il est recommandé de demander conseil à son médecin avant d’entamer une cure.
Il est recommandé aux personnes ayant une hypersensibilité au fructose de s’abstenir à la consommation d’acérola, notamment durant la période de poussée en cas du syndrome de l’intestin irritable. Pareil, pour les personnes ayant une allergie aux LTP (protéine de transfert des lipides), ces dernières sont les phytoallergènes de certains fruits et légumes (noix, pêches, noisettes…) récemment découverts dans l’acérola. Il est donc conseillé de lire les ingrédients de certains produits alimentaires car cette dernière, par son goût particulièrement acidulé, peut être utilisée dans plusieurs produits, à savoir : des confitures, bonbons, liqueurs, jus...
Aussi, il n’existe aucun danger quant à l’utilisation de crèmes cutanées ou de masques à base d’acérola. Cependant, il est recommandé de les tester sur le creux du coude ou d’autres petites zones afin de surveiller si un signe de réaction allergique se manifeste. S’il n’y a pas de rougeur ou de gonflement 24 à 48h plus tard, l’utilisation des crèmes ou masques à base d’acérola est donc sans danger.
Certaines études mentionnent un risque d'interaction avec les médicaments anti-plaquettaires ou anticoagulants en raison de la richesse de l'Acérola en vitamine C. Ce risque est cependant controversé et considéré comme modéré, contrairement à la prise de vitamine E, d'Ail, de Gingembre, de Ginkgo ou de Millepertuis qui nécessitent des précautions d'emploi. Néanmoins, les substances susceptibles d'interagir avec les anti-coagulants comme les AVK étant très nombreuses, il est toujours recommandé d’être vigilant quant à la consommation de compléments alimentaires et de prendre l’avis de son médecin.
Le centre de recherche de cancer a déclaré que la prise de certains compléments antioxydants à forte dose pendant le traitement du cancer pourrait s’opposer à certaines chimiothérapies. Ceci est le cas de l’acérola. En effet, ce fruit est la source naturelle la plus importante de Vitamine C, ce qui lui confère son fort pouvoir antioxydant, en plus des autres antioxydants omniprésents dans la poudre. Or, selon une étude américaine, la vitamine C aurait la capacité d’inhiber l’action des principes actifs des traitements contre le cancer. Dans ces circonstances assez particulières, il est recommandé de prendre l’avis de son médecin avant la prise d’un quelconque complément alimentaire.
L’Ecérola, du fait de sa forte concentration en vitamine C, pourrait aussi interagir avec certains médicaments antipsychotiques, notamment la fluphénazine, un médicament pour traiter la schizophrénie et certains symptômes psychotiques (hallucinations, délires et comportements agressifs ou hostiles). Il est fortement recommandé de ne pas en consommer ou de prendre l’avis de son médecin.
L’acérola existe sous plusieurs formes :
En fruit ou en jus : sa durée de conservation étant très courte, l’acérola est très sensible et peut donc rapidement perdre ses bienfaits, notamment en vitamine C. Étant donné que c’est un fruit tropical, il serait contraignant de s’en fournir, d’autant plus qu’il est recommandé d’en consommer immédiatement après la récolte. De plus, la chair d’acérola étant particulièrement aigre et acide, il serait difficile d’en consommer plus d’un.
En poudre : l’acérola est plus accessible et est très concentré en vitamine C, ce qui permettra alors de profiter au mieux de ses bienfaits. Il est conseillé de consommer 1g/j de poudre d’acérola, soit ½ cuillère à café de poudre, ce qui correspond à 175 mg de vitamine C. La dose journalière recommandée pour la vitamine C est de 110 mg/j. La dose maximale est de 1110 mg/j.
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Publication : Rougé, P., Borges, J. P., Culerrier, R., Brulé, C., Didier, A., & Barre, A. (2009). Les protéines de transfert des lipides : des allergènes importants des fruits. Revue Française d’Allergologie, 49(2), 58‑61. https://doi.org/10.1016/j.reval.2009.01.003
Site Web : Risques rénaux des compléments alimentaires : une cause ignorée. (s. d.). Revue Medicale Suisse. https://www.revmed.ch/revue-medicale-suisse/2014/revue-medicale-suisse-419/risques-renaux-des-complements-alimentaires-une-cause-ignoree
Site Web : A. (s. d.). Pêche, noix et noisettes, des aliments qui provoquent plus d’allergies aux LTP chez les enfants. Healthy Journal. https://fr.healthy-journal.net/19778236-peach-walnuts-and-hazelnuts-foods-that-cause-more-allergy-to-ltp-in-children
Site Web : Les AVK en pratique. (s. d.). VIDAL. https://www.vidal.fr/medicaments/utilisation/bon-usage/anticoagulants/en-pratique.html
Site Web : Hamilton, J. P. A. (2022, août 9). Revue générale des surcharges en fer. Manuel MSD. https://www.msdmanuals.com/fr/professional/h%C3%A9matologie-et-oncologie/surcharge-en-fer/revue-g%C3%A9n%C3%A9rale-des-surcharges-en-fer?query=h%C3%A9mochromatose